Aux lendemains de l’historique défaite de Jean-Paul Alduy (Parti radical) aux élections sénatoriales du dimanche 25 septembre 2011, les commentaires et analyses en tous genres vont bon train au sujet de ce qu’il convient désormais d’appeler “l’après-Alduy”.
Certes, comme le fait remarquer avec beaucoup d’ironie un élu de la Ville de Perpignan : “Il y a une vie après Alduy”… Même si ce même adjoint de Jean-Marc Pujol (UMP), maire de Perpignan, qui doit sa place à Jean-Paul Alduy et qui ne l’a jamais oublié !, s’empresse de confier que “désormais rien ne sera plus jamais comme avant”.
Selon lui, et tant d’autres, c’est à l’agglo de Perpignan (PMCA/ Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération) que tout devrait commencer à se passer. C’est là que les enjeux politiques pour l’avenir de Perpignan se règleront. C’est l’agglo qui serait la carte maîtresse du jeu pour les élections municipales de 2014 (ou de 2015 si celles-ci sont déplacées à cause d’un calendrier électoral surchargé en 2014…).
A aujourd’hui, et aux vues des résultats des sénatoriales d’avant-hier, Jean-Paul Alduy n’aurait plus la majorité : tous les grands électeurs des communes de droite, dans leur majorité en tout cas, lui ont préféré la candidature de François Calvet (UMP), député-maire de Le Soler et déjà vice-président de l’agglo PMCA. C’est certain. C’est évident. C’est prouvé à l’issue du scrutin sans appel en (large) faveur pour François Calvet.
Du Barcarès à Saint-Estève, en passant par Le Soler bien sûr mais aussi Canet-en-Roussillon et Pollestres, tous les grands électeurs (ou presque à de rares défections près), sont tombés dans l’escarcelle de François Calvet, Jean-Paul Alduy ne récupérant les majorités muncipales que de Sainte-Marie-la-Mer, Saleilles et, pour partie Perpignan, grâce à son fidèle lieutenant (pour combien de temps econre ?) Jean-Marc Pujol.
Dans l’entourage du vainqueur à droite des sénatoriales de dimanche dernier, certains jouent la montre pour tenter d’influer sur le calendrier afin de pousser le président de l’agglo PMCA à une démission avant l’heure… Ceux-là y vont de leurs appréciations et pressions sur la pointe des pieds, car ils n’ignorent pas “la capacité de destruction” que Jean-Paul Alduy peut avoir dans pareilles circonsctances : “Après moi, le déluge !”. Alors, justement, démission ou destruction, le concernant ?
“Comment se débarrasser de Jean-Paul Alduy ? Et surtout quand ?” : c’est là la problématique désormais posée au grand jour au sein du comité départemental de l’UMP. Le remplaçant, pour lui succéder à la tête de l’agglo PMCA, est déjà connu : il sera, par ordre alphabétique (car n’y voyait là aucune préférence de notre part), Bernard Dupont (UMP), maire de Canet-en-Roussillon et déjà 1er vice-président de l’agglo, ou Daniel Mach (UMP), député-maire de Pollestres, vice-président de l’agglo également. Car ce n’est qu’à ce prix que l’UMP de François Calvet peut encore espérer gagner les municipales de 2014… Sinon, comme le souligne un autre adjoint de la Ville de Perpignan : “Jean-Paul Alduy sera toujours là, encore et encore, en embuscade…”.
Un ancien élu aujourd’hui retiré des affaires publiques et politiques ne mâche pas ses mots à propos de l’échec de Jean-Paul Alduy : “L’échec retentissant de Jean-Paul Alduy était inéluctable. Il est intelligent, c’est vrai. Mais il n’est pas assez intelligent pour savoir qu’il n’est pas le seul à être intelligent du département… Son échec était inéluctable. Je me souviens qu’il avait échoué aux législatives, déjà trop confiant dans sa supériorité sur les autres candidats. Son estime de soi démesurée, son mépris à peine masqué pour la médiocrité des autres l’ont conduit à se jouer sans cesse des partis politiques et des hommes et des femmes qui y militent. Cela ne pouvait que se terminer par leur révolte. Je n’en dirai pas davantage sur son désastre électoral de dimanche, car selon le vers célèvre de Sully Prudhomme extrait du Vase Brisé : N’y touchez pas, il est brisé”.