Une partie de la façade de “L’Alto”, lorsque le client arrive sur le vaste parking

 

 

Souvenez-vous du restaurant “La Campagne”, avec son grand parking ombragé, bâti tel un relais de chasse avec ses annexes, situé un peu à l’écart de la quatre voies, sur la droite, le long de la RN-114 qui va d’Elne à Collioure, plus précisément entre le territoire des communes Palau-del-Vidre et Argelès-sur-Mer, très exactement sur la Traverse de Saint-André…

 

L’établissement était l’endroit privilégié par nombre de Catalans du coin, notamment pour passer les repas dominicaux en famille. La salle à manger, immense, principale pièce de l’établissement, ressemblait davantage à une salle de bal “kitschissime” sur laquelle le temps semblait s’être arrêté pour torpiller l’ambiance. Le moindre chuchotement à table résonnait comme un tocsin et vous envoyait directement dans l’enfer d’une rave-party, l’explosion de pétards ou encore près d’un marteau-piqueur, sur le tarmac d’un avion au décollage… Mais ça restait une adresse très courue, accessible, pour la simplicité de sa cuisine, pour son excellent rapport qualité/ prix, pour aussi l’accueil des différents gérants qui s’y sont succédé, même si au fil du temps, vers la fin, la critique s’était plutôt engluée dans une mauvaise réputation (déméritée).

Rideau !

 

 

Aujourd’hui, tout a changé. Cela n’a plus rien à voir avec “l’avant”. Et cela n’est pas rien de l’écrire, de le dire ! Changement de propriétaires, changement de cuisine, changement de décor, changement d’atmosphère, de climat… Changement de tout ! La page est définitivement tournée.

Certes, le Bonheur est revenu dans la campagne, à la même adresse mais sous une autre enseigne : “L’Alto”. Et les lieux ont pris de l’altitude, une sacrée hauteur même. Il aura fallu environ deux ans aux nouveaux propriétaires – Claude Secula, son épouse Cathy et leurs deux fils, Anthony et Jordan (ce dernier a d’ailleurs repris l’entreprise de carrelage de son footballeur de père) – pour balayer le site, avec un projet parfaitement maîtrisé au final qu’on doit à l’architecte Thierry Raspaud, lequel a incontestablement réalisé là une empreinte architecturale qui fera date. Ce dernier a su conserver, préserver, les atouts d’un cadre environnemental unique ; il les a même magnifiés en ouvrant des brèches architecturales directement sur le paysage.

“L’Alto”, c’est le charme champêtre d’une cuisine bien orchestrée.

 

(Textes et photos L.M.)

 

Les extérieurs ont été soignés. Rien n’a été laissé au hasard pour des repas en famille, des retrouvailles autour d’un événement, en plein air ou à l’abri des regards indiscrets

Carrelage, mélange et jeux de lumière avec des matières nobles comme le bois et la pierre entre un couloir de bow-window… et puis, à chaque fois, un détail, une déco cosy-chic, un mobilier, vient légender les lieux qui vous promettent d’où que votre regard se pose un moment enchanteur, zen et chaleureux

De l’intérieur comme de l’extérieur, la vue est une ode à l’espace

En pleine nature, dans un environnement strictement végétal, une terrasse se découvre… et pourtant juste le dos tourné au bâtiment central qui reste l’élément principal d’une animation visuelle qui invite à une évasion permanente. Il ne manque plus que le sécateur chromé (en guise de couvert) – ou le râteau à gazon – pour partir au contact de la nature et, pourquoi pas, jardiner avec l’art d’élever le potager 

Le comptoir central, avec ses étagères imaginées comme une bibliothèque, avec ses bouteilles aux crus remarquables et essentiels rangées comme des livres, exposées tels des trophées inestimables. Et là aussi, toujours des points de détail qui viennent légender et sublimer les intervalles sphériques, guider la trajectoire dans une sorte de cosmos totalement inhabituel pour un restaurant sur le sol roussillonnais. Le bar, au-delà de son concept architectural, c’est aussi une carte de cocktails conçue dans un esprit very Saint-Germain-des-Prés. On a adoré, tout simplement. En plus, face au bar il y a une scène digne d’un festival pour, certains soirs, donner carte blanche à certains musicos.

 

Un autre comptoir… long comme un quai de gare ! Ou presque

Fenêtre sur la jungle ! Vous ne rêvez pas. Ce n’est pas un tableau, mais bel et bien une ouverture sur le jardin, conçue comme un point de vue sur un théâtre de verdure, un écrin onirique. Magique !

Il y a toujours des îlots d’intimité pour une fugue conviviale, une escapade gourmande… Un havre de bien-être conçu par endroits comme une terrasse dans la Pampa

Anthony et son papa Claude Secula. Anthony souhaite dans ce cadre monumental faire la part belle également aux artistes régionaux en organisant régulièrement des expositions, des vernissages éphémères, des rencontres insolites, originales. Il n’a pas hésité à s’inspirer de ses passions, l’art et la musique, pour révéler déjà le tempo sur les murs

 

Claude Secula ici en compagnie de Samuel Moli, maire de Saint-André, conseiller régional, enseignant au lycée Christian-Bourquin tout proche de “L’Alto” puisque souhaité à moins de trois minutes. D’ailleurs, ce soir là, hier, samedi 3 juillet, Liliane, membre de l’Amicale des Professeurs du Lycée, avec une douzaine d’enseignants, dont le Sorédien Vincent Sanchez, sont venus s’attabler dans ce tout-nouveau bar-restaurant (à peine ouvert depuis trois jours) qui n’a pas fini de faire parler de lui !

 

+ d’infos et réservations en téléphonant au 04 68 22 04 48. Il est prudent de réserver avant, car le bouche à oreille a déjà fait son job en remplissant l’endroit ! Relevés sur la carte…  à partager pendant l’apéro : la planche de charcuterie italienne (16€)… Les entrées : la burrata et tomates anciennes (12€), poivrons grillés et anchois de Collioure (14€), poulpe mariné à l’huile d’olive façon antipasti (14€)… Les plats : merlu de la criée d’Argelès, bouillon de tomates à l’italienne(16€), poitrine de cochon “Xadi” cuit en basse température 72 h et son risotto de cèleri (18€), le burger de L’Alto au gorgonzola et frites maison (18€)… Côté pizzas : de 12€ (la Napoletana) à 20€ (la Calzone – tomates cerises, mozza, courgettes, crevettes, balsamique, roquette/ poisson local fumé maison – saumon)… Côté pâtes : cinq propostions de plat (de 14€ à 22€). Il y a même un menu enfant (10€).