Yves Porteix, le maire-pharmacien de Sorède, est effondré. Il ne trouve plus les mots et la force d’un langage pour qualifier la situation dans sa commune au lendemain des violentes intempéries qui ont littéralement mitraillé l’ensemble du territoire communal.
Même la fameuse Vallée dite “Heureuse”, où se concentrent de somptueuses propriétés, n’a pas été épargnée. Depuis plus de trente ans que le site a été créé dans cet environnement naturel d’exception, jamais il n’avait connu un tel spectacle de désolation : plus d’eau, plus d’électricité par endroits… et, surtout, plusieurs habitations entièrement détruites.

“C’est énorme ! C’est énorme !…”, ne cesse de se lamenter Yves Porteix, à l’autre bout du téléphone, en répondant aux différents médias qui le sollicitent depuis hier soir.
Ce mardi matin encore, il est interviewé en direct par plusieurs radios. Et, à chaque fois, il raconte, il répète le même scénario catastrophe : “Je repars dans les rues du village, je reviens de la Vallée Heureuse, les dégâts sont énormes, c’est du jamais vu. Tous les anciens le disent, ils n’avaient jamais vécu ça… On peut parler d’au moins 1 million d’euros de dégâts !”.

Les trois passerelles qui font le lien humain et social du village ont été arrachées ; plusieurs voitures ont été emportées par le Tassio (la rivière qui devient plus loin La Riberette dans sa traversée de Saint-André puis d’Argelès-sur-Mer) ; un lotissement entier est isolé, totalement inaccessible ; et toujours cette satanée Vallée Heureuse, coupée du reste du monde, ou presque, ironiquement rebaptisée “la Vallée Malheureuse”…