Mme Marie-Antoinette Bouille, l’épouse de l’ancien conseiller général de la Côte Radieuse et maire UMP de Saint-Cyprien, le docteur Jacques Bouille – décédé en détention provisoire dans la nuit du 23 au 24 mai 2009, dans une cellule du quartier d’isolement de la prison Mailloles, à Perpignan, où il était incarcéré dans le cadre d’une enquête pour “prise illégale d’intérêt, blanchiment lié à la corruption, corruption active et passive, ingérence et favoritisme” – vient de réagir sur son blog (“Jacques Bouille, un autre regard”) à “l’affaire Dominique Strauss-Kahn”…
– “Je regarde avec douleur, car cela ravive mon propre chagrin, l’affaire Strauss-Kahn à la télévision. J’éprouve une profonde compassion pour les protagonistes de cette affaire ; la victime, l’accusé, et leurs familles, et je pense tout particulièrement à l’épouse de M. Strauss-Kahn. Je m’insurge contre ce que j’entends dire par des journalistes français qui semblent stigmatiser le système médiatico-judiciaire nord-américain et penser que le système français est plus doux. Non, le système politico-judiciaire a la même dureté et la même cruauté : de semblables images d’un homme défait, humilié, mal traité, ont été montrées par des journalistes perpignanais, et aussitôt reprises à l’identique dans certains médias nationaux. Celles de mon époux, Jacques Bouille, maire d’une petite commune française. Ce n’était qu’un “petit” maire, rien de comparable avec M. Strauss-Kahn. Mais il a été lynché, livré à un acharnement médiatico-judiciaire absolument effrayant, et rapidement exclu par le parti politique auquel il appartenait (NDLR. l’UMP). La présomption d’innocence n’a pas été respectée. Il a été placé en détention provisoire pendant plus de cinq mois, jusqu’à ce qu’il se délivre lui-même de l’intolérable, en se suicidant le 23-24 mai 2009″.
A noter qu’un livre portant sur “l’affaire Bouille”, et écrit en collaboration avec Guy Bosschaert, journaliste et chroniqueur judiciaire à la rédaction locale du quotidien L’Indépendant, sort cette semaine en librairie.