(Vu sur la Toile)

 

Un couple au RSA soupçonné d’avoir escroqué une somme colossale à une retraitée
(Noah Sdiri РR̩daction du magazine Capital)

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Capital.- Un couple au RSA soupçonné d’avoir escroqué une somme colossale à une retraitée
Dans l’Oise, un couple de chômeurs au RSA a abusé de la faiblesse d’une dame âgée pour lui soutirer d’importantes sommes d’argent. Le couple aurait même tenté de devenir les héritiers légitimes de leur victime.
C’est une histoire assez sordide que relate Le Parisien dans ses colonnes le 1er juillet. Dans l’Oise, un couple de chômeurs a abusé de la faiblesse d’une personne très âgée pour prendre le contrôle de ses finances depuis 2016.

L’escroquerie a été découverte par une assistante sociale qui, en 2020, s’inquiète de la présence d’un couple au domicile de Jacqueline, une personne âgée dont elle s’occupe. Cette dernière étant vulnérable, avec des capacités intellectuelles dégradées, l’assistante sociale décide alors d’effectuer un signalement auprès de l’unité des atteintes aux biens du commissariat de Compiègne.

Les policiers découvrent vite que le couple a pris le contrôle des finances de la vieille dame. “Ils ont essayé de se faire passer pour des aides à domicile”, affirme un policier interrogé par Le Parisien. “Ils étaient au RSA et ne travaillaient pas. Ils ont réussi à gagner la confiance de leur victime, une Compiégnoise de 89 ans”, ajoute-t-il.

Pendant de longues années, les deux escrocs présumés qui habitaient à Compiègne auraient soutiré beaucoup d’argent à la retraitée, leur permettant ainsi de financer, du moins en partie, la construction de leur propre maison à Longueil-Sainte-Marie. Cet argent amassé aurait aussi permis au couple de financer leurs dépenses courantes ainsi que les études supérieures de leurs enfants. Les enquêteurs ont évalué le détournement à près de 100 000 euros au moment du décès de la victime en mars 2022.

 

Ils tentent d’être reconnus comme les héritiers légitimes

 

Les deux escrocs ont également tenté de s’approprier le patrimoine de leur victime qui n’avait pas de famille proche, mais possédait en plus de sa maison, deux appartements. Se présentant comme des intimes de la défunte, ils ont régulièrement contacté les notaires et les banques pour tenter de se faire désigner comme héritiers.

L’escroquerie a pris fin avec l’arrestation du couple par le Groupe interministériel de recherches (GIR) de Picardie qui avait été saisi de l’affaire. Entendus par la justice, les époux nient l’escroquerie et l’abus de faiblesse. Ils insistent sur le fait que Jacqueline était reconnaissante des services quotidiens qu’ils lui fournissaient et qu’ils étaient devenus amis. Les enquêteurs ont obtenu fin juin la saisie de leur pavillon, estimé à 238 000 euros, au titre des avoirs criminels. Une audience correctionnelle devrait avoir lieu d’ici quelques mois.

Si le couple est reconnu coupable à l’issue de l’instruction, leur maison neuve pourrait être vendue afin de réparer le préjudice. Sans héritier, les fonds seraient alors reversés à l’État. L’auteur d’un abus de faiblesse encourt une peine de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. Dans le cas d’un abus de faiblesse aggravé, cette peine peut être portée à cinq ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende.