(Vu sur la Toile)

 

Béziers : le chauffard alcoolisé et en excès de vitesse qui avait tué deux mères de famille écope de quatre ans de prison
(Le Parisien)

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Le Parisien.- Sous la puissance du choc, les corps de ces deux mères de trois enfants chacune avaient été projetés à 40 et 50 m sur ce boulevard Kennedy, à Béziers (Hérault). Malgré les nombreux secours déployés, les deux quadragénaires n’avaient pas survécu à leurs blessures. Elles revenaient du restaurant où la plus jeune avait fêté son anniversaire.

Ce jeudi 28 juillet 2022, hier, près d’un an après le drame, comme le rapporte France Bleu, le conducteur a été condamné à cinq ans de prison dont quatre ans ferme pour homicide involontaire avec deux circonstances aggravantes (en état alcoolique et avec manquement délibéré à des règles de sécurité).

Ce jeune trentenaire avait, au moment du drame, alors qu’il sortait d’un bar, une alcoolémie de 0,83 mg par litre d’air expiré (au lieu des 0,25 mg autorisés), soit 1,64 g par litre de sang, et roulait à une vitesse excessive tous feux éteints.

Il avait été interpellé puis incarcéré à la suite des faits. Si pendant le temps de l’enquête, lors de ses auditions, il avait tenté de minimiser ses actes, celui-ci a été empreint de compassion lors de son procès. « J’ai honte. J’ai brisé une famille. J’ai commis l’irréparable. Je sais que ma place est en prison. Je me fous de la peine que l’on me donnera. C’est quelque chose qui va me suivre toute ma vie. Je pense à elles tous les soirs dans ma cellule depuis un an », a-t-il dit à la barre, selon la radio régionale.

Il aurait voulu écrire aux familles des victimes, mais aurait été découragé par son avocat.

 

« Six enfants ne vont plus jamais voir leur maman »

 

Cet ancien gérant de société encourait jusqu’à dix ans de prison. Il était, au moment des faits, célibataire, sans enfant et inconnu de la justice. Il possédait même la totalité de ses points sur son permis de conduire. Seuls deux petits excès de vitesse, datant de 2017, étaient retrouvés dans la procédure.

Selon l’expertise, il circulait entre 76 km/ h et 86 km/ h au moment d’arriver à ce passage piéton. « Vous auriez pu rentrer à 30 km/h plutôt que d’avoir une conduite aussi dangereuse. Accepter d’être raccompagné par votre ami. Il s’était proposé de le faire mais vous avez préféré prendre tous les risques », lui a notamment reproché le parquet lors du procès.

De son côté, la présidente de l’audience a rappelé que « des enfants (six) ne vont plus jamais voir leur maman. Ce que vous avez fait ce 8 août est dramatique ». Avant de souligner la dignité des familles des victimes : « J’ai rarement vu des parties civiles aussi dignes, n’exprimant ni colère, ni vengeance et avoir ce désir que vous puissiez vous en sortir. Vous devez être à la hauteur. À vous maintenant de leur prouver qu’elles ne se sont pas trompées », terminait la magistrate, après avoir énoncé le délibéré.

En effet, via leurs avocats, les parties civiles ont expliqué « qu’elles n’ont aucune colère, ni envie de vengeance. Elles veulent se reconstruire et souhaitent que vous vous reconstruisiez vous aussi après avoir payé votre peine ».

À Béziers, l’onde de choc avait été énorme. Au CCAS où l’une des deux sœurs travaillait pour l’office des seniors, la directrice adjointe de l’établissement confiait que : « Tout le personnel était anéanti, Marie était vraiment une belle personne. » Arrivée dans l’établissement deux ans auparavant, après avoir travaillé dans l’événementiel, notamment l’organisation de mariage, elle s’était portée volontaire, durant le confinement, pour prêter main-forte au centre de vaccination de Béziers.