Dans une communication du 11 juillet 2015, nous avions eu l’occasion d’écrire sur ce problème dans ces mêmes colonnes. À ce moment-là, il été question d’un projet agricole sur sept hectares. Ce sujet avait été soulevé dans le Conseil municipal concerné. Aujourd’hui, nous en sommes à un projet de protection de la nappe phréatique aprés la réunion du 18 novembre dernier. Nous comprenons mieux, même si comme nous le disions, nous restons dans une vue étriquée du problème.

 

C’est l’agglo qui serait à l’initiative de ce projet qui entrerait dans le cadre d’une maîtrise de l’eau et de sa protection sur les 36 communes que compte cette structure. Rien de plus louable en effet si ce n’est que les principaux concernés sont loin de comprendre les biens fondés de cette initiative. Ce n’est en rien pour cela que la commune doit se sentir à côté du problème. Pour notre part, nous pensons qu’elle a toute sa responsabilité pleine et entière.

Les incompréhensions

Elles sont essentiellement de deux ordres, il nous semble.
La toute première provient du prix fixé par les « domaines » pour ce qui concerne la maîtrise du foncier.
0,60 euro le mètre carré nous semble en effet un prix excessivement bas au regard des prix pratiqués à une courte encablure pour un lotissement, soit quinze euros le mètre. Il est certain que les zones concernées n’ont rien à voir au niveau juridique. Les unes sont classées non-constructibles et les autres oui. Ce n’est pas une raison suffisante pour les personnes concernées. Si cet espace compte surtout des jardins familiaux qui, par principe, sont peu pollueurs, ils sont un complément de revenu pour des retraités aux maigres pensions, un lieu de détente les jours de beaux temps en automne comme en hiver. À ce moment-là, il été question d’un projet agricole sur sept hectares.
La deuxième incompréhension est issue de la délimitation de l’espace pour lutter contre la pollution.
Pour le peu que nous en savons, les bactéries néfastes à la pureté de l’eau n’ont pas de frontières. Elles circulent dans la nappe, plutôt de bas en haut.

Comment sortir de ces dilemmes ?

À l’heure où l’eau devient un enjeu de société, il est urgent, il nous semble, d’aborder tous les problèmes. S’il est vrai que la pollution peut agir sur le prix du mètre cube d’eau qui est, rappelons-le, un bien commun aux êtres de notre monde, il est urgent de rendre ce bien aux citoyens. Aujourd’hui, le manque d’information joue dans les incompréhensions. Combien d’utilisateurs ne prennent plus la peine de déchiffrer leurs factures d’eau ? Ils se contentent de payer avec certaines crispations, il est vrai. Il est urgent non seulement d’informer, mais de faire en sorte que les utilisateurs prennent les décisions. Eux seuls devraient être en mesure de se prononcer et mandater qui de droit pour mettre en Å“uvre les décisions prises. Décisions restant sous leur contrôle dans leurs applications. C’est un problème récurrent de démocratie.
L’autre problème est d’ordre économique. Il concerne la viticulture. Elle manque d’eau pour assurer des productions convenables. Beaucoup d’éléments ont étés fournis dans la dernière période dans ce registre, combien préoccupant pour la profession. Nous ne pouvons les édicter tous.
Il nous semble cependant, que si notre problème avait été pris d’une façon plus globale, c’est-à-dire en prenant en compte la restructuration de la plaine dite d’Estagel, la réserve d’eau dans les Corbières, la sensibilisation et la compréhension du premier problème aurait été autre.
Il est temps de faire autrement. Il est temps que les orientations des politiques prennent le pas sur celles données par des techniciens. C’est ainsi, n’en doutons pas, que les moyens, car ils existent, pourront être réellement mis en Å“uvre. C’est ainsi que grand nombre de blocages pourront être levés.

Joseph JOURDA.

 

Les alentours du chateau d’eau seuls points névralgiques de la nappe ?