La préfète s’est rendue samedi 19 décembre au matin à Pézilla la Rivière à l’invitation de Jean-Marie ROGER, président de la coopérative Plaine de Roussillon, et en présence du maire de la commune.
Josiane CHEVALIER a pu mesurer, en visitant des exploitations, l’inquiétude des producteurs face à la situation grave et très difficile du marché de la salade. Au niveau national, la laitue d’hiver est déclarée en crise conjoncturelle depuis le 18 novembre.
La campagne est extrêmement difficile avec des prix très bas qui entraînent des destructions de récolte. Pour le frais, les prix se situent autour de 0,40 euros en scarole et 0,20 euros en laitue. Les marchés du frais et de la 4° gamme sont touchés, avec des révisions à la baisse des volumes des contrats. Les prix de contrats sont globalement maintenus mais les prix hors contrats sont très bas.
La qualité est pourtant au rendez-vous : la bonne luminosité et le climat relativement sec ont permis d’obtenir des salades avec très peu de problèmes sanitaires et des grammages très corrects. Pour la saison 2015-2016, la plantation de 64 millions de pieds de salades est prévue en Roussillon : 17,5 millions de pieds en plein champ soit 315 hectares, et 46,5 millions de pieds sous abris soit environ 360 hectares.
Une météo exceptionnellement douce et une consommation en berne suite aux attentats sont les principales causes conjoncturelles de cette crise :
–    la météo très douce a permis de prolonger les productions maraîchères au-delà de la saison habituelle ; elle a également provoqué des accélérations du cycle végétatif et conduit à une surproduction. Ces conditions météorologiques exceptionnelles ont par ailleurs distrait les consommateurs des produits de saison.
–    les attentats du 13 novembre ont provoqué une chute de fréquentation dans les magasins et restaurants, le retour à une activité normale se fait lentement.
Des causes structurelles comme la concurrence de pays à plus bas coûts de main d’œuvre sont également mises en avant par les producteurs.
Une réunion sera organisée en préfecture avant la fin de cette l’année civile pour évoquer les différentes mesures disponibles pour accompagner les agriculteurs, et une réflexion de fond va être engagée en lien avec le président de la chambre d’agriculture, les organisations de producteurs et les services de l’État.