Les sonnailles des prés de haute montagne ont donné l’alerte, à l’heure du petit noir en ce jeudi 18 avril 2019. Les cloches n’étaient pas celles de Pâques, mais bien celles que Boris avait liées aux chaînes pour mieux se faire entendre. Tout un symbole direz-vous !

Un symbole de résistance à la frénésie des hommes trop vite enclins à éliminer les éléments de Dame nature, lorsque ces derniers sont considérés comme gênants. La raison invoquée : « Le platane est malade. Il est devenu dangereux ». Certains spectateurs de l’action ont fait remarquer, à tort ou à raison, que d’autres arbres étaient bien plus dangereux.

 

Le platane centenaire sur la place Arago

C’est le platane ou dernièrement un perroquet a perdu quelques plumes qui est effectivement dévolu aux affres des tronçonneuses. Notre cher volatile a été sauvé grâce aux grands moyens. La grande échelle a été déplacée à cette occasion.
Boris en ce jour, est devenu le « lanceur d’alerte » en ce qui concerne la nature, l’écologie, dans ce coin du Fenouillèdes. Il est utile, pour mieux comprendre son geste, de rappeler que Boris est un fervent précurseur dans le village en ce qui concerne la permaculture. Il a installé son jardin et ne manque pas de courage pour aller dans le sens qui est suivant certain, le sens de l’histoire en matière de culture agricole, de sanitaire, de qualité, pour la consommation.
Effectivement, il est nécessaire d’avoir une sacre dose de vaillance, devant l’indifférence quasi-générale. Boris fait parti de cette nouvelle génération qui pense que les paroles ne suffisent pas. Seuls les actes comptent. Ils ont sont agrément et à ce titre, il est prêt à s’engager dans toutes les causes qui lui semblent justes. C’est aussi pour ces raisons que Boris a occupé les ronds-points avec les Gilets jaunes. Les démarches sont peut-être liées pensons-nous. Être aussi convaincant que convaincu, voilà bien un des maîtres-mots de l’action de notre lanceur d’alerte.

Pourquoi cette action ?

À la simple question posée, une réponse aussi aisée : « On ne touche pas à un être vivant ». Mais en écoutant Boris, d’autres arguments arrivent vite. Ainsi pose-t-il la question de la nécessité ou pas de faire disparaître un des poumons du village, sous le prétexte de la maladie de l’arbre. Et de signaler que celui dont il est question, est entamé dans son écorce depuis trente ans. Un autre aspect de sa réflexion n’est pas sans nous interpeller : « Si le but est de faire du profit, il faut arrêter le massacre ». Gageons que Boris parlait là, d’une façon bien plus générale.
Nous rajouterons pour notre part, que l’approche des élections municipales n’est peut-être pas pour rien dans cette frénésie de travaux engagés.
Pour conclure ce paragraphe de la vie de la cité qui en a connu bien d’autres en se plaçant très souvent sur le devant de la scène politico-économique, nous dirons que, peut-être, si dans le denier bulletin municipal les explications avaient été apportées, ce dérangement n’aurait pas eu lieu. Effectivement, il aurait été plus efficace d’informer, d’expliquer.
Alors, si de tels actes doivent faire renouer l’âme du village avec son esprit d’indépendance et de résistance, nous ne pouvons que saluer l’action de Boris même si elle est individuelle.

Joseph JOURDA.