Après la Préfecture, d’autres institutions et structures administratives locales, pourraient également quitter le centre ville et rejoindre à court terme soit la nouvelle gare et quartier d’affaires “Centre du Monde” (Centre del Mon),  soit la couronne au nord de l’agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération). On savait déjà que le Palais de justice pourrait à son tour déménager dans le secteur de Saint-Assiscle, et maintenant il serait de plus en plus question d’y diriger également la “médecine du travail” et l’Union patronale et artisanale (UPA), respectivement situées rue Jeanne d’Arc et rue Camille Pelletan… De même que la rumeur devient de plus en plus insistante concernant le départ du Comité départemental de tourisme (CDT) ainsi que du Centre de gestion (rue Mailly) à destination du nord de l’agglomération perpignanaise, il est question plus précisément de Rivesaltes.

Concernant le Centre del Mon, la municipalité de Jean-Marc Pujol (UMP) fait le forcing tant au plan local que dans les ministères concernés à Paris pour activer l’installation du Tribunal de Grande Instance (TGI) dans ce qui devait être la nouvelle vitrine commerciale de la cité catalane. Or, le Centre del Mon a du mal à décoller et, de l’avis même de certains décideurs partie prenante du projet qui s’étire sur 12 000 m2 au-dessus de la nouvelle gare TGV, “six mois après son ouverture au public, c’est un fiasco !”. Un échec qui pourrait coûter très cher aux contribuables perpignanais… D’ailleurs, déjà, en décembre 2010, dans sa gazette municipale, le maire reconnaîssait que seule l’arrivée d’autres administrations – il citait même déjà le Palais de justice avec ses centaines de personnels (magistrats, avocats, secrétariats, etc) – pourrait sauver le site de la chronique d’une faillite financière annoncée. D’autant, encore, que la dynamique transpyrénéenne espérée, à 45 minutes de Barcelone grâce à la future liaison à grande vitesse, se fait attendre. L’ensemble du Centre del Mon, qui englobe donc les nouvelles gares ferroviaire et routière, un centre d’affaires et administratif, l’Hôtel de l’agglomération PMCA, des hôtels et quelque 1 700 logements, a beaucoup de mal a trouvé sa vitesse de croisière. Force est de constater que le site n’a toujours pas séduit les Perpignanais, lesquels, majoritairement, et certains médias locaux s’en font parfois l’écho, refusent de s’y rendre ou d’en faire un lieu de shopping au quotidien, et ce malgré ses 55 boutiques (toutes ne sont pas ouvertes, loin s’en faut).

Jean-Marc Pujol avait assuré que le Centre del Mon allait permettre au centre historique “de lutter contre l’évasion commerciale vers la périphérie de Perpignan”… Le pari est loin d’être gagné. En revanche, ce qui est certain, c’est que ce centre historique se meurt, de plus en plus, alors que les commerçants et riverains ne manquent ni d’initiatives ni de raisons d’y croire. Seulement voilà, côté municipalité il semble bien que la préoccupation majeure soit ailleurs, du côté de la nouvelle gare TGV dont il faut maintenant, coûte que coûte, réveiller la dynamique… au risque de planter toute l’activité en centre ville.

Car si dans les collectivités locales, institutions diverses et organismes professionnels, ce sont les salariés qui poussent de plus en plus les décideurs à envisager de déplacer ces structures à l’extérieur de la ville, ce n’est certainement pas pour se rapprocher du design de la nouvelle gare TGV.  En priorité, les personnels et usagers mettent en avant des problèmes locaux spécifiques liés aux accès pour venir dans le centre ville de Perpignan, à la circulation et aux stationnements. Chacun s’accorde à dire que “tout le mal est là” et à s’étonner que les édiles “n’aient toujours pas plancher sur la mise en place d’un plan de circulation urbain”… Certes, dans toutes les grandes métropoles régionales françaises on observe le même phénomène, à savoir une délocalisation en périphérie (à cause bien souvent d’un manque d’espace) de la plupart des services administratifs et guichets, mais ici c’est l’incompréhension totale car Perpignan n’est pas de la dimension démographique (et encore moins économique) que Toulouse ou Marseille, mais connaît pourtant des problèmes d’accès et de stationnement comparables…