Mi-octobre, il y a donc environ un mois et demi, avait lieu une rencontre, à Perpignan, entre les salariés du journal L’Indépendant et les dirigeants du groupe Les Journaux du Midi (JdM)- dont L’Indépendant fait partie aux côtés du quotidien régional Midi Libre et du journal de l’Aveyron, Centre Presse – ainsi que les responsables du Groupe Sud-Ouest, propriétaire des JdM.

En pleine tourmente d’un plan social menaçant de dépecer le quotidien perpignanais, alors que celui-ci affiche un bilan positif et des finances saines, les salariés de L’Indépendant s’étaient très activement mobilisés, entraînant dans leur sillage toutes les forces politiques et économiques départementales, parlementaires et décideurs en tête.

Lors de cette rencontre avec leurs patrons, les personnels de L’Indépendant avaient rédigé une plateforme de revendications prioritaires, exigeant notamment de la direction du groupe qu’elle retire son projet d’action sociale visant à supprimer trente-trois postes… soit pratiquement un tiers des effectifs locaux !

A l’issue du conseil d’administration de L’Indépendant, Pierre Jeantet, président, et Denis Carles, actionnaire du Groupe Sud-Ouest représentant la famille propriétaire, Lemoine), avaient reçu une délégation des représentants des personnels de L’Indépendant.

Interrogés sur “le démembrement” du journal L’Indépendant, les deux hommes s’étaient voulus rassurant dans leurs réponses…
– Pierre Jeantet : “Vous avez raison. Dans tous les groupes de presse, il y a la volonté de faire peser la charge sur ceux qui sont loin (…)”.
– Denis Carles
: “Dans notre esprit d’actionnaire, on est à mille kilomètres de penser qu’il y a un titre à défavoriser plus qu’un autre. La force d’un groupe de presse, c’est le maillage du territoire. On a des marques fortes, il faut les utiliser. L’Indépendant doit être vraiment représenté et défendu, nous nous y consacrerons. L’Indépendant doit être géré comme une spécificité, à Perpignan, et non pas comme une filliale de Midi Libre depuis Montpellier. Il faudra peut-être faire table rase du passé et revoir les organisations, sortir du dogme et cesser de penser que tout ce que l’on a fait jusqu’ici était bon. Et ainsi nous tiendrons ensemble l’objectif qui s’impose à nous : parvenir à un équilibre financier le moins douloureusement possible, pour investir et développer”.