Un des fleurons de notre département : la zone économique de Saint-Charles et plus particulièrement dans son Marché de Gros : la « Halle aux carreaux »

 

Ouvert six jours sur sept, ce marché est au département ce que notre fierté est à notre village. Sur ce site existe un microcosme dans lequel on renifle des tas de parfums : ceux des fruits et légumes bien sûr, mais aussi ceux issus d’une identité, d’une culture et des cohésions nées de femmes et hommes qui oeuvrent sans relâche, depuis des décennies, non pas à la recherche d’un trésor mais parce qu‘ils ont lu le poème de Jean de la Fontaine : Le Laboureur et ses Enfants !

D’abord, tous les produits vendus sont locaux. Ne peuvent vendre que les maraîchers professionnels dont les exploitations sont dans les limites des Pyrénées-Orientales. De surcroît, on ne trouve que des marchandises de saison. Peuvent également vendre, les agriculteurs retraités cotisant solidaires à la MSA (Mutualité Sociale Agricole), l’occasion d’améliorer leur maigre retraite.

Ensuite, en ces lieux, nous sommes dans l’excellence, les qualités sont exceptionnelles. La plupart des primeurs sont estampillées « bio », même si pour certains il est difficile de le revendiquer compte tenu des lourdeurs administratives. Quoiqu’il en soit, fraîcheur, traçabilité et conditions sanitaires sont scrupuleusement respectées. Réputation oblige.

Enfin, les acheteurs sont également des professionnels : restaurateurs, vendeurs de fruit et légumes sur les marchés plein-vent ou jolies épicières de village. Grâce à eux vous retrouvez à proximité de vos maisons cet univers gustatif hors normes.

Interrogé sur la vie du Marché de Gros, son président Alain Figuères concède que les temps sont difficiles ; malgré la diversité et la qualité des produits proposés, depuis dix ans, l’intérêt diminue peu à peu : « les gens consomment électronique ». Sous entendu que les bons pot-au-feu ou plats cuisinés sont remplacés par des Game over-Facebook accompagnés de larges pizzas.

Profitons de ces moments difficiles pour renouer avec nos traditions culinaires en allant acheter ces divinités locales et les cuisiner dans les vielles marmites de nos aïeux.

Air connu : c’est dans les vielles marmites que l’on fait les meilleures soupes, n’est-ce pas ?…

 

Freddy Rabasse