Mi-août, c’était la grande révolution dans les médias français : une association, “Familles rurales”, venait de publier une enquête mettant en exergue des augmentations considérables dans les rayons des fruits (+ 14%) et des légumes (+ 17%), par rapport à l’été 2012, de certains super et hyper marchés. Pêle-mêle, l’association “Familles rurales” avançait des arguments pour tenter de trouver des explications à ces hausses “pour le moins spectaculaires”, chacun en conviendra.

A partir de cet état des lieux, les médias ont trouvé là un os à ronger pour l’été : c’est à croire que dans nos rédactions personne ne fait ses courses, que les journalistes ne vont plus sur le terrain, puisqu’il faut attendre ce type d’enquêtes pour s’apercevoir que… alors qu’il suffit de se rendre dans les étalages, aux rayons des fruits et légumes pour constater cette envolée impressionnante des prix ! Passons.

La profession agricole, naturellement, s’est engouffrée dans la brèche ouverte par “Familles rurales” pour fustiger la grande distribution et dénoncer “des marges excessives qui sont à l’origine de ces prix trop élevés” (…). On ne peut qu’être d’accord avec ces producteurs de fruits et légumes, seulement voilà : la réalité est toute autre.

Dans les cantons très touristiques de Saint-Laurent-de-la-Salanque, de Canet-en-Roussillon, de la Côte Radieuse (Saint-Cyprien), d’Argelès-sur-Mer et de la Côte Vermeille (Collioure, Port-Vendres, Banyuls et Cerbère), on s’aperçoit que dans les épiceries traditionnelles, chez les fruitiers qui affichent parfois “une vente directe”, les prix sont en moyenne 20 à 25% plus élevés que dans la grande distribution.

L’exemple de la salade est éloquent : moins de 1€ en moyenne constatée pour une laitue  – enseignes Dia, Lidl, Intermarché, Carrefour… – contre 1,20€ à 1,25€ en moyenne, aux stands traditionnels, dans les secteurs géographiques cités précédemment.

Alors, certes, chacun aura toujours un exemple, la fameuse “exception” (qui confirmera la règle générale…) à sortir de derrière les haricots, mais le consommateur a peut être droit là à une explication de texte, non ?