Les sites de mémoire préparent activement le centenaire de la Première Guerre Mondiale qui devrait doper la fréquentation de ces lieux touristiques en 2014. Rénovation et nouvelles expositions sont en vue.
Selon lefigaro.fr “les gestionnaires des sites de mémoire ont le sourire. Alors que la fréquentation des lieux retraçant les deux conflits mondiaux est en constante augmentation, la suite des événements s’annonce encore plus réjouissante. En 2014 sera en effet célébré le centième anniversaire du début de la Première Guerre Mondiale. Un grand rendez-vous qui devrait encore attirer de très nombreux visiteurs, français et étrangers. D’après une étude Atout France sur le poids de cette filière économique, 56% des gérants ont donc prévu des investissements à très court terme pour agrandir les espaces d’accueil, améliorer la scénographie des lieux, moderniser les salles d’exposition ou encore mettre en place de nouveaux services comme des applications mobiles. A l’ossuaire de Douaumont, en Lorraine, où un cimetière rend hommage aux soldats victimes de la bataille de Verdun, les projets sont déjà définis : rénovation complète du monument qui sera subventionnée par l’Etat, la Région et le Département ; de nouvelles expositions seront aussi installées. Au musée de la Grande Guerre de Péronne, les efforts seront concentrés sur la rénovation média : nous allons lancer des applications iPhone et Androïd qui touchent un maximum de visiteurs ; elles seront encore plus utiles en 2014 lorsque plus de personnes seront équipées en smartphones, explique Karine Loison, attachée culturelle du musée. Des investissements encore plus massifs vont même donner naissance à de nouvelles infrastructures. Parmi les projets phares figurent ainsi l’ouverture dans le Pays de Meaux (Seine-et-Marne) du musée de la Grande Guerre, sur 7 000 mètres carrés, qui utilisera les technologies les plus modernes. Il sera inauguré le 11 novembre prochain (…)”.
Incontestablement, le projet du Mémorial de Rivesaltes, porté à l’origine par Christian Bourquin alors président du Conseil général des Pyrénées-Orientales, et repris avec la même énergie par son successeur à la tête du Département, Mme Hermeline Malherbe (entre temps Christian Bourquin étant devenu le patron de la Région Languedoc-Roussillon), ainsi que le conseiller général du canton de Rivesaltes et maire de Salses, Jean-Jacques Lopez, s’inscrit dans cette dynamique du devoir de mémoire à grande échelle. Ce projet a pour ambition d’être un espace de référence de l’histoire de l’internement en France, à travers l’histoire du camp Joffre de Rivesaltes et les conséquences des conflits qui ont précipité dans ce lieu des étrangers considérés par l’Etat comme “indésirables” (Espagnols, Juifs, Tziganes, Harkis…). Il repose sur trois piliers de réflexion et d’action : la recherche historique, la restitution et le partage de cette connaissance avec les publics, sur cette page de l’histoire de l’Europe et de la France ; une mission pédagogique et éducative, chargée de diffuser cette connaissance et susciter un questionnement sur les thématiques présentées et la relation Histoire/ Mémoire(s) ; une approche sensible et différente, grâce à l’art qui lui aussi permet d’interroger l’histoire. Le projet ne pourrait aboutir s’il n’était assuré d’un véritable soutien de la population ; cela a d’ailleurs été souligné lors d’une enquête réalisée par l’Institut de sondage SOFRES pour le Conseil général des Pyrénées-Orientales : 76% des réponses y étaient favorables. De même, la réaction des équipes enseignantes illustre l’intérêt de l’Education Nationale. Enfin, rien ne serait envisageable sans la conviction et l’investissement d’une autorité politique. Tels sont les atouts exceptionnels du Musée Mémorial de Rivesaltes, à la confluence de toutes les cultures.
“Il faut aussi préciser que la France possède des vestiges importants sur son territoire qu’il faut valoriser, mettre en valeur”, note Joseph Zimet, adjoint au directeur de la mémoire du patrimoine et des archives du ministère de la Défense, dans le figaro.fr. La raréfaction des témoins est aussi l’une des raisons qui poussent les gestionnaires à investir pour préserver la mémoire de ces lieux. L’objectif à plus long terme est clair : “accrocher les jeunes générations” dans un devoir de mémoire.