Il sera 21h dans quelques minutes. L’Eglise Saint-Cyr et Sainte-Juliette en plein coeur du vieux Pia s’y impose, magnifique, impressionnante. En cette soirée de début août autour du monument empli d’histoire depuis l’an 991, prêt à accueillir une nouvelle, se presse une foule étonnamment silencieuse comme respectueuse du lieu et déjà concentrée pour entendre, écouter de la musique sacrée.

Depuis plus d’une heure, celui que toutes et tous sont venus découvrir ou redécouvrir, Gilles Pellegrini et son extraordinaire trompette, ses accompagnateurs, musiciens de talent, Jean-Michel Cazenave, à l’orgue et au synthétiseur et Gilles David, aux percussions, repèrent le moindre écho, le moindre timbre particulier, la moindre tonalité naturels émanant de l’endroit pour fondre le son de leurs instruments et sa beauté musicale au site pour ce moment exceptionnel.

Au programme : Bach, Verdi, Schubert, Haydn, Mozart, des compositions personnelles… sensibilité et générosité “par l’un des plus grands trompettistes actuel” comme le précise Michel Maffre en préambule.

Quelle erreur de ne pas avoir assisté à ces moments de très grande intensité, de très haut niveau (clin d’oeil aux absents) car vraisemblablement les nombreux spectateurs présents ont eu la surprise d’être involontairement mais totalement en symbiose avec cette musique à la tonalité extraordinaire.

Une autre surprise les attendait : un cadeau de Gilles Pellegrini au public de Pia, qu’il affectionne tout particulièrement, et qui a pour prénom Franck… Son nom, Pellegrini le dit lui-même – “Vous en entendez parler…”Colyn, Franck Colyn, ténor lyrique, impressionnant, au timbre de voix profond et généreux (comme tout ce spectacle d’ailleurs), à la voix maîtrisée et puissante qui a rendu un hommage vibrant à Luciano Pavarotti et à Caruso, et servit un Ave Maria de Santa Cruz (composée par Gilles Pellegrini) d’une façon poignante.

C’est debout que tout un public “chamboulé” souvent jusqu’aux larmes a remercié ces grands artistes et d’une certaine façon la Ville de Pia, Sylvie Anglade et Jean Ferre notamment, de ce cadeau culturel si intense.