Lauréat du Grand Prix du Roman de l’Académie Française, Adrien Bosc sera l’invité exceptionnel du Centre Méditerranéen de Littérature le 23 janvier 2015 à 18h à l’hôtel Pams à Perpignan.

Marcel Cerdan (1916-1949), inhumé le 29 octobre 1995 à Perpignan, quarante-six ans après sa mort, est l’un des mythes les plus récurrents du sport français. Les gamins du baby-boom d’après-guerre étaient Cerdan quand ils faisaient le coup de poing, Mimoun quand ils couraient, et Bobet lorsqu’ils pédalaient. Le mythe est une parole choisie par l’Histoire: il ne saurait surgir de la nature des choses. Et il en va ainsi de Marcel Cerdan comme de James Dean. Figé pour toute éternité dans le sourire de ses 33 ans, le «Bombardier marocain», comme l’avait surnommé Jeff Dickson, le patron du Vél’d’hiv’, qui le fit venir à Paris, est fait de l’étoffe de nos rêves collectifs. Lesquels vont bien au-delà de ses neuf mois de règne sur la catégorie des poids moyens ou son palmarès exemplaire: 4 défaites en 115 combats.

Adrien Bosc, 28 ans, qui a reçu l’automne dernier – fait rare – le Grand prix de l’Académie française pour son premier roman, «Constellation», paru chez Stock consacre un magnifique roman aux derniers instants tragiques de sa vie. «Constellation», comme l’avion qui s’est écrasé dans l’archipel des Açores le 28 octobre 1949. A son bord, une légende de la boxe, Marcel Cerdan, qui devait rejoindre Edith Piaf à New York, avant son combat revanche contre Jake La Motta.

 

Une triste et magnifique constellation

 

Cette histoire, nous la connaissions déjà grâce aux films et aux livres consacrés à la fulgurante et maudite histoire d’amour qui a lié « le Bombardier marocain » à « La Môme ». Les plus érudits connaissaient aussi le sort funeste de la violoniste virtuose Ginette Neveu, décédée avec son frère dans le crash.  Ce 27 octobre 1949, le nouvel avion d’Air France, le Constellation, lancé par l’extravagant M. Howard Hughes, accueille trente-sept passagers. Le 28 octobre, l’avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l’île Santa Maria, dans l’archipel des Açores. Aucun survivant. La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux premier roman n’est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l’enchaînement d’infimes causalités qui, mises bout à bout, ont précipité l’avion vers le mont Redondo ? Quel est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend «nécessaire» ce tombeau d’acier ? Et qui sont les passagers ? Si l’on connaît Marcel Cerdan, l’amant boxeur d’Édith Piaf, si l’on se souvient de cette musicienne prodige que fut Ginette Neveu, dont une partie du violon sera retrouvée des années après, l’auteur lie les destins entre eux. «Entendre les morts, écrire leur légende minuscule et offrir à quarante-huit hommes et femmes, comme autant de constellations, vie et récit.» Addictif comme l’excellent reportage qu’il est aussi, ce récit sur le crash du Constellation d’Air France – devenu tristement célèbre pour être devenu le tombeau d’acier de Marcel Cerdan, le boxeur et l’amant d’Edith Piaf – dépasse le cadre de l’anecdote pour dessiner et relier entre eux les portraits étonnants des passagers ou membres d’équipage.

Un premier roman très habile, où la vie et la mort jouent à cache-cache dans un ballet littéraire au style aérien. Passionnant ! Il relie ainsi tous ces destins singuliers pour former une triste et magnifique constellation.

Adrien Bosc nous tient en haleine de la première à la dernière page, un vrai tour de force ! Car non seulement, il revient en détail tel un enquêteur très zélé sur le drame en question, mais surtout, nous fait entrer dans la vie de tous les passagers, dont certains très connus, dans une cascade de petites biographies dont chacune pourrait faire un roman à part entière. Un livre qu’on ne lâche pas, un petit bijou.

 

Le programme :

Vendredi 23 janvier 2015

17h30. Hôtel Pams (Perpignan). Séance de dédicace à l’hôtel Pams de « Constellation » (Stock) d’Adrien Bosc ; Grand prix du roman de l’Académie française (avec la participation sur place de la librairie Torcatis)

18h00.  Un débat suivra avec l’auteur à l’hôtel  sur le même thème du roman. Entrée libre. CML Le programme complet des rencontres du CML est à demander au 04 68 51 10 10.