Michel Adroher, agrégé de lettres et  maître de conférences en langue et littérature médiévale à l’université de  Perpignan Via Domitia (UPVD), a reçu hier à 11h au Conseil général des P-O, le  10ème Prix Méditerranée Roussillon, en présence de nombreuses personnalités du  monde du livre, libraires, éditeurrs, universitaires  et auteurs de la  région et de représentants de l’Assemblée départementale qui parraine ce prix,  la présidente Hermeline Malherbe, et les vice-présidents Pierre Estève, Robert  Garrabé, Elie Puigmal et René Olive.

Pour qui s’intéresse à l’art des  troubadours, son livre,  Les troubadours roussillonnais (Les  publications de l’Olivier) est une aubaine. Voilà huit cens ans que l’on  attendait de voir rassemblés, côte à côte, tous les textes connus des six  troubadours roussillonnais recensés à ce jour : le roi d’Aragon Alphonse II,  Guillem de Cabestany, Berenguer de Palol, Pons d’Ortaffa, Formit de Perpinya et  Ramon de Rossello.

Comme devait le souligner Michel Adroher : “Au sein de  l’Eurorégion, les troubadours roussillonnais font le lien entre le Languedoc et  le Roussillon. Le catalan et l’occitan sont des langues soeurs. Il est important  de mettre en avant nos langues romanes car la sauvegarde du français à long  terme passe par la défense et l’utilisation de nos langues sur le territoire  national. Par leur notoriété et leur rayonnement, les troubadours y contribuent  encore aujourd’hui.

L’ouvrage primé par le CML (centre méditerranéen de littérature) est d’autant plus  précieux que Michel Adroher fait oeuvre pédagogique en ne s’adressant pas, dans  son propos et ses commentaires, qu’aux spécialistes de la lyrique médiévale. De  même que la langue des troubadours roussillonnais est accessible à tous, de même  l’universitaire ouvre pour tous les portes de cet art poétique qui a aboli les  frontières spatiales et temporelles pour parvenir intact jusqu’à nous.

Ce livre,  mis en lumière par le prix Méditerranée Roussilllon,  manquait dans la  bibliographie abondante sur le sujet. Et l’oubli injuste dans lequel ont pu  tomber certains de ces poètes – la postérité a toujours ses mystères – est  désormais réparé. Pour notre plus grande joie de lecteurs !

– Les troubadours roussillonnais, de Michel Adroher. Les  publications de l’Olivier. 343 pages, 30 €