Cinquième exposition dans cette boutique-atelier d’encadrement avec deux artistes du collectif REGARTS’66.

 

• Caroline MILIN est une jeune artiste qui déborde d’énergie et de créativité. Nous avons eu l’occasion d’exposer il y a un mois, une petite rétrospective de son travail, mais aujourd’hui, il s’agit d’une autre approche, sensiblement différente, même si sa touche très personnelle est toujours heureusement bien présente. Des visages féminins aux regards absorbés par la rêverie ou dirigés vers le spectateur, aux frontières de l’abstrait et du figuratif. Les visages, apparaissent au cÅ“ur d’un univers flottant où des formes et couleurs subtiles qui créent une atmosphère entre réel et imaginaire.

Caroline utilise l’autoportrait au cœur d’un univers intemporel où se mêlent paysages intérieurs et fragments de portraits. Elle mixe les techniques: peinture acrylique, huile, pastel gras, fusain, encres, collage et empreinte, pour créer de la profondeur par la transparence et les superpositions.

Chaque strate correspond à un sentiment ou une émotion qui emplissent notre être. Le début de la création d’une Å“uvre est souvent spontané, impulsif, conséquence d’une émotion qui exige d’être concrétisée, puis progressivement, l’artiste construit, trait après trait, de manière plus raisonnée, contrôlée, l’ensemble empreint de gravité séreine. Fond et forme s’enchevêtrent telle une lutte inlassable entre l’être et le paraître, le sensible et le masque. Cette nouvelle série s’intitule « Jeunes filles aux pétales » dans des tonalité de vert et de violet dans lesquelles l’orange va venir petit à petit s’inviter dans ce duo.

Les visages et regards sollicitent toujours la présence du spectateur ou son questionnement. Cette série nous transporte dans un voyage de l’enfance à l’âge mur, entre fragilité et rêverie. Dans ce nouveau travail, les tableaux sont tri-dimensionnels: des mains en plâtre sortent des toiles, des formes géométriques de papiers montées sur fil de fer sont comme en suspens au premier plan, et projettent leurs ombres sur la peinture en se mêlent à l’espace de décor abstrait.

 

• Robert BEZOMBES, est tourneur sur bois. En 40 ans, il a tourné des balustres, des pieds de table ou de guéridons de toutes tailles, mais depuis plusieurs années il est passé du statut d’artisan à celui d’artiste. Utilisant des gales, des loupes ou des tranches d’arbres divers, il tourne, il creuse avec des gouges, polit avec d’infinies précautions et une grande patience, des pièces de tilleul, de noyer, de chêne, d’orme, d’essences exotiques et rares, pour révéler le plus bel aspect des veines aux arabesques et aux volutes si variées.

Si on parle de veines, c’est qu’il y a un cÅ“ur, et une vie ! En se référant au livre de Didier Van Cauwelaert “Le journal intime d’un arbre” et aux recherches de Peter Wohlleben, on a aujourd’hui la preuve que les arbres possèdent une certaine forme d’intelligence, pour se défendre et pour communiquer entre eux.

Quand Robert Bezombes creuse au delà de l’aubier, trop tendre, pour garder tout ou partie du duramen, plus dense et solide, c’est peut-être l’âme qu’il trouve qui va s’exprimer dans l’Å“uvre finale. Au travers des cernes du bois, il fait apparaître l’histoire de l’arbre, et quand on sait que certains ont plusieurs siècles d’existence, on aimerait qu’ils puissent raconter ce qu’ils ont vu ou vécu. Ses coupes, vases ou calices sont uniques, les coloris, les veinages sont toujours différents, comme des empreintes digitales. Sur un même morceau, travailler dans le sens de la fibre ou perpendiculairement va donner des résultats complètement différents.

Prenez le temps d’examiner les Å“uvres de Robert Bezombes. Comme lorsque l’on contemple les nuages, vous y découvrirez des paysages, des mondes extraordinaires, des parcelles de vie et peut-être des traces de votre propre existence ou au minimum de vos rêves.
L’ATELIER DE LA FABRIQUE 19, rue Mailly à Perpignan – L’exposition sera visible du 15 au 29 mars du lundi au jeudi de 9h 30 à 17h 30, et vendredi et samedi de 9h 30 à 19h.