De gauche à droite : André BONET, président du Centre Méditerranéen de Littérature (CML), Jean-Marc PUJOL, maire de Perpignan et président de la Métropole, Kamel DAOUD, lauréat du Prix Méditerranée 2018, Hermeline MALHERBE, présidente du Département des P-O et Michel PINELL, adjoint au maire de Perpignan délégué à la Culture.

 

« L’autre vie des livres est celle qui vous mène du mot sur le papier aux corps des amitiés nouvelles. » C’est par ces mots plein de tendresse que Kamel DAOUD, lauréat du Prix Méditerranée 2018 a exprimé sa reconnaissance en recevant le prix Méditerranée pour son roman Zabor ou les psaumes (Actes Sud), samedi, à l’Hôtel Pams de Perpignan. Et de poursuivre : « Ici à Perpignan, j’ai connu le versant heureux de la lecture avec les gens du CML et le maire de Perpignan. Un prix reçu, un prix vécu. Car si on peut détruite le monde avec un livre unique, on peut le sauver avec mille autres. Et ici, à Perpignan, on l’illustre si bien. »
Kamel DAOUD est un écrivain courageux, talentueux et sensible. Il est venu à Perpignan, vingt-sept ans après son compatriote Tahar DJAOUT (1954-1993) qui a reçu le prix Méditerranée 1991 pour son roman Les vigiles (Seuil). Tahar DJAOUT a été le premier d’une liste de 70 journalistes algériens assassinés par les terroristes au début des années 90.

Pour Kamel DAOUD, « La Méditerranée, entre berceau et tombeau, est le siège des Dieux ou des midis parfaits. La Méditerranée des Grecs, la mer des refugiés ou des migrants. On ne vit pas la mer de la même façon, vue par un touriste ou par un homme du Sud. Pour l’un, elle est ouverture, infinie, exotisme, prémisse, première marche, entame et prologue, plaisir, possibilité d’île ou suspension du temps. Pour l’autre, elle est mur, obstacle, elle est en dents, compte à rebours et non pas temps suspendu. »

Dans Zabor ou les psaumes, Kamel DAOUD fait référence à la Bible, au Coran et au Zabor, le livre des Psaumes. Il donne la préférence aux Psaumes parce que « c’est un livre chanté, un livre sacré qui n’implique pas encore une obligation de prendre parti pour le Coran ou pour la Bible. »

Zabor ou les psaumes raconte l’histoire d’un homme à qui on demande d’écrire pour conjurer la mort. Pour son auteur, « Ecrire, c’est déjà une manière de ne pas mourir absolument mais écrire sur les autres, c’est les perpétuer. »;

Enfin, Kamel DAOUD aime a rappeler lorsqu’on lui parle de CAMUS que ce dernier « n’a pas écrit le roman du pied-noir. Il a écrit « L’Etranger ». « L’Etranger » n’a pas de passeport. Dostoïevski n’est pas connu pour être russe uniquement. Il est connu pour être l’auteur de « L’Idiot », des « Frères Karamazov ». Donc, la littérature a ceci de propre qu’elle nous donne l’occasion de partager ce que j’appelle une intimité universelle. »

 

De gauche à droite : André BONET, Pierre VALENTIN, président du conseil d’Orientation et de surveillance de la Caisse d’Epargne Languedoc-Roussillon, Nacéra BENOSMAN, Sébastien CAZENOVE, député de la 4ème circonscription des P-O, Sébastien SPITZER, prix Méditerranée des lycéens et Guy ESCLOPé, conseiller régional représentant la présidente de la Région Occitanie/ Pyrénées Méditerranée, Carole DELGA.

 

(Parmi les nombreuses personnalités également présentes dans la salle, le sénateur des P-O Jean SOL).