L’écrivain-voyageur et le journaliste étaient lundi 1er juillet, dans un hôtel Pams de Perpignan plein à craquer, pour une rencontre exceptionnelle à plus d’un titre

 

 

Le lundi 15 avril 2019, un incendie de grande ampleur a touché la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ce drame était au cœur de la rencontre organisée lundi par le Centre Méditerranéen de Littérature (CML) autour de Sylvain TESSON et Sébastien SPITZER.

Les effets de la canicule n’ont pas découragé le public à venir très nombreux à la rencontre du célébre écrivain-voyageur Sylvain TESSON dans les salons de l’hôtel Pams. Une affluence à la hauteur du sujet proposé.

Familier de la cathédrale de Paris, depuis son enfance, Sylvain TESSON vient de lui consacrer un livre poignant, unique et magnifique « Notre-Dame de Paris, Ô reine de douleur » (Equateurs). Il a vécu à Notre Dame des moments de mystère lorsqu’il l’escaladait et de résurrection 30 ans plus tard après son terrible accident survenue en 2014. « C’est elle, a-t-il dit, qui m’a aidé à me relever ». Il raconte qu’à la vue des images de Notre-Dame en feu, il a trouvé que ça avait la beauté de l’horreur, une beauté monstrueuse. « On aurait dit des gravures de Gustave Doré, j’étais effondré, sans mauvais jeu de mots. » En l’écoutant parler, dans le public l’émotion est palpable, les cœurs se serrent et les larmes montent aux yeux.

Les leçons d’un drame

A ses côté, Sébastien SPITZER a évoqué son essai qui vient de paraitre « Dans les flammes de Notre-Dame » (Albin-Michel). Ce livre est un hommage à ceux qui ont sauvé Notre-Dame. Son intervention a également bouleversé le public. À Notre-Dame le grotesque c’est ce court-circuit, c’est le retard avec lequel on découvre le foyer de l’incendie, c’est cet enchaînement sinistre d’événements absurdes qui précipite le drame. Le sublime, c’est tout ce que l’incendie de la plus belle des cathédrales éveille en nous, ce sont tous les signes, tous les symboles. Comme cet aumônier des pompiers qui retourne dans le brasier dans un but, sauver un bout de pain, l’hostie, symbole du corps du Christ.

Une fois le drame passé, il faut du courage ensuite pour regarder en face l’événement, en accepter les conséquences. Les pompiers qui se sont portés au secours de Notre-Dame ont montré à tous cet exemple du courage : ils ont sauvé ce qu’ils ont pu. Il faut de la force enfin pour entreprendre la reconstruction et refaire Notre-Dame, encore plus belle qu’elle n’était.

Tous ceux qui ont pu être présent lundi à l’hôtel Pams garderont longtemps en mémoire ce moment d’une très rare émotion…