Le slameur Grand Corps Malade (Fabien Marsaud).

Le slameur Grand Corps Malade ranconte, sans pathos, son séjour en centre de rééducation, quand à l’âge de 20 ans un accident l’a rendu handicapé.

Après trois albums qui ont largement rencontré leur public, Grand Corps Malade publie ces jours-ci son premier livre, “Patients”.

Il ne s’agit pas d’un roman mais d’un vibrant témoignage sur un monde qu’on connait peu et mal, celui des tétra et paraplégiques dans un centre de rééducation pour handicapés. Fabien Marsaud (Grand Corps Malade) est victime d’un grave accident, en 1997, alors qu’il a tout juste 20 ans.

Une vertèbre cervicale fracturée vient se ficher dans la moelle épinière. Tétraplégique incomplet, disent les médecins. Ce qui veut dire qu’aucun pronostic, bon ou mauvais, n’est possible. Après plusieurs semaines en réanimation, Fabien Marsaud intègre un centre de rééducation en Seine-et-Marne. Pour six mois, mais il ne le sait pas encore.

C’est ce séjour qui n’a rien d’idyllique, qu’il raconte dans “Patients”. D’une plume directe et vive qui sent le premier jet et qui évite tout pathos, agrémentée de quelques pointes d’humour, il témoigne de ce qu’il a vécu là-bas et des liens qu’il a tissés avec ses compagnons d’infortune.

“Je ne voulais pas décrire mes états d’âme mais montrer un univers inconnu, tabou. Dans ces centres, il y a de la vie, de la vanne, même dans les moments les plus dramatiques”, dit-il. Il décrit l’immobilité, la frustration qu’elle engendre, ses premières surprises – la toilette, la selle, plus tard la vie en fauteuil… – le personnel soignant et surtout ses compagnons : Toussaint, Farid, Samia, Eddy, Steeve

Certains luttent contre l’adversité, se battent, d’autres baissent les bras, fatalistes ou désespérés. Mais tous existent, se débattent comme ils peuvent face à la brutalité d’une vie à laquelle, bien sûr, ils n’étaient pas préparés.

“Le statut d’handicapé masque l’être humain qu’il y a derrière”, écrit encore Fabien Marsaud.

Et puis il y a heureusement pour lui les progrès, donc l’espoir. Il en patle avec délicatesse car tous n’ont pas cette chance. Il fréquente ensuite deux autres centres avant de recouvrer son autonomie.

“Patients” de Grand Corps Malade, aux éditions Don Quichotte, 164 pages (15 euros).

PRESENTATION ET DEDICACES DU LIVRE “PATIENTS” DE GRAND CORPS MALADE, SAMEDI 10 NOVEMBRE 2012, A PARTIR DE 15H, A LA CASA MUSICALE (L’ARSENAL, ESPACE DES CULTURES POPULAIRES DE PERPIGNAN, 1 RUE JEAN VIEILLEDENT). ENTREE LIBRE.

UN PARTENARIAT CML (Centre méditerranéen de littérature) André Bonet/ LIBRAIRIE LE PRESSE PAPIER.