“Hiver 1959. Marseille.

 

La neige tombait dans la capitale phocéenne. Beaucoup de ses habitants étaient dehors pour profiter de ces instants aussi exceptionnels que rares. Les enfants les plus petits aidés de leurs parents créaient des bonhommes de neige, tandis que les plus grands dissimulaient de petits amas de neige avant d’attaquer les grandes batailles.

Soudain, tout ce beau monde s’arrêta en regardant tous dans la même direction. Une dame marchait d’un pas tranquille à moins de cent mètres d’eux, suivi à distance d’un monsieur qui lui, accélérait le pas. Elle était seulement habillée d’une chemise de nuit, et s’avançait sur la poudre glacée pieds nus. Arrivée à leur hauteur, elle les regardait et souriait. Après un long silence leur demanda. — Avez-vous vu mes enfants ? L’un d’eux se nomme… ? Puis il y a… ? Ainsi que… Bon sang, comment s’appellent-ils ? Derrière elle, l’homme au regard affolé, mais maintenant aux pas tranquilles, l’invita d’un geste calme à rentrer pour se mettre au chaud. Un coup d’œil rapide jeté autour de lui, lui permit de voir que dans les yeux des personnes qui écoutaient respectueusement cette femme, des larmes apparaissaient.

La dame observait ce monsieur si bien disposait auprès d’elle. Elle semblait étonnée mais finit par le suivre en hâtant le pas. Une fois à l’intérieur de l’humble et confortable maison, il demanda à la dame de s’asseoir sur le fauteuil près de la cheminée. Elle grelottait. D’un geste rapide, il s’empara d’une douce couverture pour lui essuyer les pieds mouillés et glacés, puis les frictionna maladroitement pour les réchauffer. Elle posait sur cet homme un regard tendre et l’observait avec une tristesse infinie.

Puis, au bout de quelques minutes elle secoua sa tête comme si elle ne comprenait pas et soudain elle se souleva de son fauteuil pour rejoindre la porte de sortie. Il se pencha vers elle et avec des gestes pleins de délicatesse et d’une voix très calme il l’en dissuada. Puis il l’accompagna dans sa chambre et en la rassurant, l’aida à se coucher. Il caressa son visage, l’embrassa tendrement sur le front et lui souhaita une très belle nuit. Il se figea devant la porte d’entrée, tourna son visage vers le fauteuil vide installé devant la cheminée et le regard perdu ouvrit précipitamment, fit quelques pas devant la maison, et s’écroula à genoux dans la neige glacée. Ce jour-là, incapable de franchir la frontière qui le séparait du monde de sa femme, son doux regard fut immédiatement remplacés par une expression d’angoisse… Il pleura toutes les larmes de son corps”.

 

 

 

Après la sortie et le succès de son tome 1 et 2 en Pays Catalan, l’auteur Perpignanais Antoine Cortes revient avec le tome 3 « La maladie de l’oubli »

 

En vente à partir de ce lundi 10 février chez Amazon. Pour son troisième livre, l’auteur Perpignanais Antoine Cortes, nous parle de la « Maladie d’Alzheimer ».

Il nous plonge dés le début dans la progression de la maladie vécu par le Patient ainsi que par famille et leurs amis. De page en page, nous suivons la maladie qui s’installe et prends le dessus. Non seulement sur la malade, mais sur la famille. De perte de mémoire et reconnaissance des objets ou des personnes nous vivrons à travers les page comment une famille si unie finit par devenir étranger aux yeux de la malade. Antoine Cortes signe là le meilleur de ses trois livres.

Il a voulu par celui-ci rendre hommage à sa maman et c’est une réussite. Voici le Lien où vous pouvait vous le procurer :

 

 

Antoine Cortes.