Le prix Feria 2015 à Francis Marmande

critique de jazz et  fou de corrida

Chaque année depuis 2007, le prix Feria, organisé par le Comité d’Organisation de la feria de Millas et le CML, est attribué à un lauréat pendant les fêtes de Millas. Francis Marmande, professeur émérite de littérature et joueur de jazz, théoricien exigeant, fou de Barthes et de rugby, de Michel Leiris autant que Miles Davis, est le lauréat 2015. Il recevra son prix le samedi 8 août prochain à Millas.

Le lauréat du Prix Feria 2015 est Francis Marmande. Le Prix lui sera remis le 8 août 2015 à l’occasion de la 17° Feria du Livre à Millas.

Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, Francis Marmande est titulaire d’une agrégation de lettres modernes et d’un doctorat ès-lettres intitulé Georges Bataille politique.    Il a enseigné la littérature française à l’université Paris 7 – Denis Diderot où il animait le laboratoire “Littérature Au Présent” et donnait des cours de lecture du roman et de musique (principalement orienté vers le jazz et son développement politique et esthétique). Il est l’éditeur des trois derniers volume des Å’uvres complètes de Georges Bataille aux Éditions Gallimard. On connaît Francis Marmande pour ses chroniques dans Le Monde, lesquelles ont toujours touché, sans choisir, à la littérature, la pensée, la musique et les taureaux. Mais il est aussi l’auteur de récits singuliers (La Housse partie, Farrago, 2003), de pamphlets (La Police des caractères, Descartes&Cie, 2001). Le voici de nouveau face à Bataille, avec toujours le même entêtement joyeux du politique (Bataille politique, PUL, 1985), la même écoute de l’écriture (L’Indifférence des ruines, variations sur l’écriture du Bleu du ciel, Parenthèses, 1985).

Chroniqueur taurin

Né à Bayonne, enfant de la méritocratie scolaire, Francis Marmande a connu la France des lycées de centre-ville et des vieilles barbes d’avant 68. «Les hommes d’alors parlaient une langue étrange, solennelle, avec des voix un peu haut perchées. Pensez à Trenet. Avec Lacan, Barthes, Foucault, on est descendu de plusieurs tons.» Il a suivi leurs cours et séminaires, se souvient encore quand Barthes a avancé «avec beaucoup de prudence» le terme «éponyme» : «Aujourd’hui, on l’entend jusqu’à la nausée.»  Il se retire quand, en 1976, Barthes dit que «la langue est fasciste». «C’était de la surenchère. Il a fait une leçon tonitruante d’une voix très douce. Mais après, c’est devenu mondain.» Malgré ses moqueries, Marmande a été un formidable professeur, attentif à ses étudiants, y compris «les emmerdeurs», ceux qui râlent et ne jouent pas le jeu. Il terminait ses cours de première année pile à l’heure, par souci de ceux qui habitent loin. Il disait : «Rentrez en paix.» Il  est aujourd’hui à la retraite. Un prof de fac heureux . En 2006, une adaptation théâtrale de son roman Jesus Camacho 404 284 voit le jour sur les planches du MC93 Bobigny. On y retrouve un petit groupe d’acteurs-musiciens évoluant au gré de voyages en Asie, de questions philosophiques et historiques, sur fond de jazz et d’histoires de musique afro-américaine. Francis Marmande est  revistero (chroniqueur taurin) : ses articles paraissent dans Le Monde à l’occasion de grands événements et il est défenseur de la corrida.

Marmande en 6 dates

1945 Naissance à Bayonne.

1966 Normale Sup.

1977 Débute sa collaboration au Monde.

1987-88 Editions des œuvres complètes de Bataille, tomes 10 à 12 (Presses Pocket).

2004-2005 Deux pièces à la MC93.

2011 Le pur bonheur (Editions Lignes).

2015  Prix Feria pour l’ensemble de son œuvre.