Deux artistes au langage plastique différent mais aux univers complémentaires: Brigitte CAILLEAU et Nathalie CAILLEAU-MAUREL exposent de concert à l’espace des arts rue des Ecoles au Boulou.

De sa terre gersoise à sa terre d’adoption, Brigitte CAILLEAU nous offre à travers ses paysages sensibles, magnifiés par des camaïeux subtils, un voyage dans l’espace et dans le temps ; temps qui nous est compté et dont il nous faut prendre la mesure pour apprécier notre passage sur cette terre riche et fragile, à la merci de la sagesse ou de la folie de l’homme et c’est cela qui au fond nous est conté ici à travers ce témoignage amoureux des grands espaces ouverts nous invitant à prendre garde que la beauté qui nous est donnée à voir ne se meure et avec elle, une part de l’humanité. Cette humanité, on la retrouve bien évidemment dans les marelles: l’artiste s’adresse à l’enfant et à celui qui demeure en nous. La marelle qui au-delà de l’aspect ludique invite chacun d’entre nous, à chaque étape de notre vie, à nous transformer afin de tenter d’atteindre la dimension spirituelle la plus haute. Par des mots simples « n’arrêtez pas de jouer », « ne grandissez pas », Brigitte CAILLEAU bien au-delà du jeu, nous dit que tout reste possible à condition de ne pas étouffer l’élan de vie, cet élan qui est le propre de la création.

Elan que l’on retrouve chez les personnages en mouvement et peut-être en recherche d’équilibre chez Nathalie CAILLEAU-MAUREL qui accompagne par une installation originale, le travail de Brigitte CAILLEAU. Cet équilibre est représenté par une accumulation de personnages gesticulants, placés sur un chemin sur lequel se trouvent des structures leur permettant de s’y raccrocher à moins qu’elles ne les empêchent d’avancer. La réponse n’est pas renseignée car la route n’est pas achevée même si se ressent une forme d’enfermement. Une structure arrondie recouverte d’une multitude d’habits cousus entre eux et spécialement réalisée pour cette exposition, peut rappeler la précarité des sans-abris et dénoncer parallèlement notre mode de vie basé sur la surconsommation d’où cet amoncellement de vêtements comme autant de mues, peaux abandonnées, détritus laissés derrière nous dans une fuite en avant aussi absurde qu’inutile tant que l’homme n’aura su retrouver son âme d’enfant.

Cette exposition riche à plus d’un titre est à voir jusqu’au 5 mai inclus rue des écoles à l’espace des arts au Boulou du mardi au samedi inclus de 9h à 12h et de 14h à 18h (fermé les jours fériés). Pour connaître les permanences de la plasticienne Brigitte CAILLEAU, voir ici: www.espacedesarts.pro *