Ce mardi 27 juin à la salle Arago, le docteur Malé donnait une conférence à la suite de son dernier livre : « Mémoire de pierres ». C’est bien de mémoire qu’il est question, mais aussi d’une véritable passion pour des pierres qui, ordonnées, sont restées insensibles à la fuite du temps.

Cette conférence a très certainement était jugée fort importante par monsieur le maire Roger Ferrer. Il devait l’honorer par sa présence et présenter le conférencier que tout le monde connaît dans le village. À noter aussi, la présence de deux adjoints et des Conseillers municipaux pour cette initiative qui vient à la suite de nombreuses autres. Dans le futur, de multiples actions ne manqueront pas de se dérouler, organisées pour la plus part, par des associations dont il faut saluer le bénévolat et la volonté de servir la cause de notre cité.

Elie Malé, des pierres, une passion, une histoire, notre passé

C’est ainsi que nous pourrions résumer en effet le travail accompli par celui qui a laissé un souvenir indélébile dans le cÅ“ur des Estagelloises et des Estagellois en tant que médecin. Qui, en effet, ne se rappelle du docteur qui accourrait au premier appel pour apporter les soins, mais aussi pour rassurer ou encore pour partager les peines.
Qui aurait pu se méfier que dans le même temps, un travail de titan était accompli au travers de nos collines pour découvrir, situer, comprendre, analyser toutes ces cabanes que gamins, nous monopolisions pour nos jeux d’enfant.
Qui aurait pu imaginer que bien des années après, notre docteur allait nous communiquer cette science acquise sur des choses dont nous supposions l’importance, mais sommes toute, considérées comme banales tant elles faisaient partie de notre vie de tous les jours.

Des cabanes, au dur labeur de nos aînés

Ce sont les chercheurs sur les origines de notre intérêt présent, qui ont décidé de donner le même nom à nos constructions. En effet, suivant les régions, les pays, les noms ne sont pas les mêmes et il devenait nécessaire d’avoir une appellation commune. Elles sont toutes baptisées, « cabane ».
Ceci dit, nous apprenons au cours du colloque, certains éléments qui, enfouis dans la mémoire collective, demandaient à être remis en évidence. Il en est ainsi des puits à glace dont nous connaissions certes l’existence, mais que nous ne soupçonnions pas dans notre environnement immédiat. Ces derniers étaient régis, d’après l’orateur, par des lois très strictes.
Tout comme ses cachettes aménagées dans les murs et qui permettaient de dissimuler des outils ou bien autre chose comme il devait être dit. Et notre imagination s’envole, en pensant aux chasseurs qui pouvaient, dans ces endroits habillement aménagés, dissimuler leurs armes aux déclarations et donc au paiement d’un permis.
Il en est ainsi également, de ces réservoirs d’eau construits en utilisant des anfractuosités et protégées par des constructions savamment orientées.

Le labeur des hommes

Mais derrière chaque mot, chaque phrase, apparaissait la peine, le dur labeur des hommes. Le temps n’avait pas la même valeur qu’aujourd’hui, les outils n’étaient pas les mêmes. Pour cultiver un lopin de terre, il était indispensable qu’il soit débarrassé des cailloux. Ces derniers étaient transportés dans de gros paniers portés sur le ventre, sur le lieu décidé à l’avance. D’où, les gros amoncellements au milieu de ce qui semble être n’importe où et que nous découvrons au fil de nos randonnées sur les terres occupées par nos ancêtres.
Essayons d’évaluer le poids représenté par ces tas de pierres et nous resterons sans paroles, les bras ballants. Avec un brin d’amertume tout de même, car les terres plus riches, plus faciles à travailler, étaient occupées par des propriétaires terriens conséquents.
« Mémoire de pierre », un livre à lire absolument. Plus qu’une mémoire, un rappel de nos origines que nous ne devons pas oublier si nous voulons transmettre. Un document utile pour les générations futures.
Le livre paru aux éditions « Les Presses Littéraires » est en vente à « Casino contact » à Estagel et certainement dans les librairies.

Joseph JOURDA.