CANET EN ROUSSILLON – UNE HISTOIRE OUBLIEE :

UNE MAISON DE CONVALESCENCE POUR ENFANTS DES CAMPS D’INTERNEMENT « LA VILLA SAINT CHRISTOPHE » de 1941 à 1943.

 

Sans une lettre d’un professeur émérite d’Histoire à Illinois State University adressée à Mme la députée-maire de Canet-en-Roussillon, Arlette Franco, le 17 janvier 2009, demandant des renseignements sur la « Villa Saint-Christophe » maison de convalescence pour enfants des camps d’internement, et la volonté de deux sœurs, Simonne Chiroleu-Escudier et Mireille Chiroleu, passionnées de recherches historiques et très attachées à l’histoire de Canet-Plage, et d’Eric Escudier qui a assuré la coordination avec les Etats-Unis et la traduction des documents, peut-être que jamais l’histoire de la « Villa Saint-Christophe » n’aurait été portée à notre connaissance.

 

Cette histoire se déroule il y a plus de soixante-dix ans et il n’a pas été possible de retrouver dans la mémoire des anciens de la commune le moindre souvenir de cette maison de convalescence, l’édifice ayant lui-même disparu, sacrifié à la gloutonnerie du marché immobilier, et remplacé par la résidence le Beaulieu.

Pourtant, pendant 22 mois, sous le régime de Vichy et alors que des réfugiés espagnols et des juifs de toutes nationalités se trouvaient dans des camps d’internement, une action de sauvetage était menée par une poignée de travailleurs humanitaires Mennonites. Venus de Suisse, des Etats-Unis, secondés par des réfugiés espagnols et français, ils ont travaillé en symbiose avec les Quakers dans cette villa bourgeoise du front de mer. Plus de 200 enfants, dont l’âge s’échelonnait de 3 à 15 ans, ont été sortis des camps, nourris, instruits, pendant des périodes allant de 15 jours à plusieurs mois. A partir de 1942, des petits juifs ont été cachés et ainsi sauvés de la déportation.

Ce sont des recherches en direction des Etats-Unis qui ont permis de retrouver le cheminement de ces travailleurs humanitaires mennonites et d’avoir accès à des documents extrêmement précieux : photos prises à Canet, listes d’enfants hébergés (dont 7 ont pu témoigner), description de la vie difficile qu’ont vécu les acteurs du drame qu’a été l’internement des enfants durant cette terrible période.

 

Cet ouvrage très documenté et illustré, consacré à ce devoir de mémoire, édité par « Alliance Editions », sera présenté le 12 avril à 18h au Théâtre Jean Piat.