Nathalie CHAULAIC tient son atelier de mosaïste à Saint-Léon, petit localité entre Toulouse et Villefranche de Lauragais. Elle y a développé depuis 2005, un style personnel et une technique étonnante qui fait le pont entre antiquité et modernité.

En 1998, consultante pour une compagnie aérienne américaine, elle est interpellée par l’annonce de stages de mosaïque, dans la vitrine d’un magasin parisien. Sa fibre artistique, en sommeil, se réveille et quelques mois plus tard, elle se lance. Elle taille tout d’abord le grès cérame satiné, puis la pâte de verre dont la transparence, l’opacité, la gamme des teintes élargit le champ de la création.

Plusieurs stages lui permettent de mieux maîtriser cet art complexe et surtout en étant à l’aise avec la dimension technique, de pouvoir exprimer ses idées, nouvelles, hors de l’académisme. On sait que les mosaïques de Pompéi, exemple le plus connu, ont traversé les siècles, preuve qu’il s’agit d’un matériau solide. Les tesselles de marbre, de grès cérame et de pâte de verre, constituent les matériaux traditionnels de l’art de la mosaïque.

Mais Nathalie, lors d’un voyage en Thaïlande a découvert le Rankaku qui intègre des coquilles d’Å“ufs écrasés à la laque. Ce fut une inspiration bénéfique, puisque depuis, elle a ajouté des coquilles d’Å“ufs à ses créations. Celles-ci, découpées avec précaution offrent un contraste entre leur volume arrondi et les facettes anguleuses des autres éléments. Ce n’est pas seulement l’aspect qui l’a séduit, mais aussi une sorte de parabole, de l’Å“uf originel à l’infini obscur.

Elle joue avec les dimensions, et selon des dégradés, des ondulations bombées ou des drapés, dispose les morceaux de coquilles, qu’elle mixe avec des tesselles noires, blanches ou de couleurs, qui donnent encore plus de profondeur au noir, sa couleur de prédilection.

Le noir, sublime la forme, rend l’Å“uf méconnaissable, l’harmonise avec les tesselles de pâte de verre, introduit le mystère et permet le questionnement. Avant d’arriver à la création et à l’aboutissement de l’Å“uvre, tout un travail préparatoire est nécessaire, usant du tranchet et de la marteline pour découper les tesselles selon les tailles nécessaires à son objectif.

Chaque Å“uvre, par le fait est absolument unique. Même si elle peut s’attacher à un thème, rien ne sera identique, et c’est précisément cette différence qui la stimule et lui donne envie de créer. Elle réalise des totems, des pièces inspirées de la fleur d’ail, des berlingots, qui rappellent nos bonbons d’enfants et des bas-reliefs; toutes créations qui nous sont proposées aujourd’hui.

En plus de ses créations personnelles, et de sa participation à des expositions dans le sud-ouest, la région parisienne, l’Espagne et New-York, elle participe activement seule ou en collaboration avec un autre mosaïste, à la restauration d’Å“uvres anciennes telles que le Mausolée de Champagne, la Maison de la Gaieté à Chérac ou le sol des salles de bains de la voiture Léopold du mythique train “Venise-Simplon Orient express”.

Aujourd’hui comme hier, l’art de la mosaïque a ceci de particulier qu’il permet à un artiste de s’exprimer en donnant un sens, une cohérence à un ensemble à partir d’éléments dispersés, à partir de petits morceaux, qui ont chacun leur personnalité. Cela ressemble étrangement au parcours de l’être humain qui doit en permanence rassembler des parcelles d’informations et d’événements pour se construire. Son travail, très instinctuel, tient de l’abstrait et du figuratif, il est à la fois mystérieux et évident et cette exposition est une superbe découverte.

 

Daniel LE BOURNOT.

 

 

L’exposition se tiendra du 22 novembre au 16 décembre et est accessible gratuitement de 15h à 19h à l’hôtel HOST & VINUM 34, avenue du Roussillon – Canet-Plage (Si vous souhaitez être tenus au courant des prochaines expositions, envoyez votre nom et numéro de mobile et votre adresse courriel par SMS au 06 08 17 07 82 ou mail à dlb.regarts66@orange.fr).