“Il n’y a pas de honte à être heureux”, disait Albert CAMUS dans Les Noces de Tipaza… 

Cette citation a ouvert cette soirée d’échanges poético-musicale.

L’ambiance de partage a été donnée grâce aux moualaqats (poésie sans passeport pour les langues du monde) qui ornaient  les murs du  Centre Culturel Catalan et qui ont permis à Corinne Pédrosa de l’Association du Labo de Babel d’Aqui  de raconter l’histoire de chacune des bannières autour de la Méditerranée.

Que ce soit en Catalan, Espagnol, Arabe,Turc, Français, Berbère chaque tableau a raconté la riche histoire de cette Méditerranée.

Ainsi, sur un texte de Marie COSTA sur  les gitans : fils du vent,  qui ont été portés de l’Inde à la Turquie avec des musiques nationales le long des Balkans à l’Andalousie… et les voila enracinés en Catalogne, ce qui leur permettra d’affronter ensemble  l’avenir. 

Un des moualaqats a permis d’avoir une image et un poème d’Antonio Machado.

Pere MANZANARES, notre hôte, une fois de plus, nous a charmé avec une interprétation théâtrale sur des textes catalans de JEP, GOUZY, Michel ANAUDIES et, surtout, de Joan Pere CERDA qui vient de donner son nom au theâtre municipal de Perpignan. 

Hassan MAJDI, toujours disponible pour ce genre d’action, a servi de traducteur, par l’intermédiaire de la « technique » du téléphone portable et du micro.Nous avons eu la présence par la traduction de Hasssan  SAADOUN, Syrien de Damas, qui nous a démontré les difficultés et la souffrance d’ être exilé et déraciné en récitant un poème de sa composition.

Francisco ORTIZ, avec ses trois guitares, nous a montré l’étendue de son talent et son ouverture sur la Méditerranée avec notamment quelques notes sur une guitare turque et un Oud, instrument bien connu de l’est des pays méditerranéens. Il nous a, entre autre, récité en espagnol un poème vécu qu’il a composé.

Jean-Pierre BONNEL, lui, nous a interprété des poèmes de sa composition tirés de son livre « Méditerriennes » avec, notamment l’histoire de notre mer.

Pierre-Paul HAUBRICH a lu un poème de Alain AQUILINA, inspiré par ses racines de l’exil et par tant de migrations.

Alain a repris l’identité d’une communauté enfermée sur elle-même et qui pourtant a tant besoin de s’exprimer à travers « la piednoiritude » et sa poésie émotionnelle.

Enfin Julien PESCHEUR, de la librairie « Sefraber » nous a expliqué  longuement les origines  de la langue Amazigh ; puis ,il a lu des poèmes berbères d’Algérie, du Maroc et de Tunisie.

Une soirée riche en échanges. Nous avons vécu  un très bon moment du “mieux vivre ensemble” avec la découverte de la langue des autres qui sera nous n’en doutons pas pérenniser dans les années à venir avec d’autres langues de ce magnifique bassin méditerranéen.

Et à la fin de ces formidables échanges il a été rappelé qu”’il n’y a pas de honte  à être heureux”…

La fin de cette soirée a été marquée par l’annonce de la disparition de Yves BONNEFOY, un des grands noms de la poesie contemporaine et méditerranéenne.

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