Renée Soum accueillie par Jean Vila, ancien parlementaire (PCF), maire de Cabestany, commune dans laquelle réside l’ex-députée socialiste, et le Général Bernard Sosz, Commandeur de la Légion d’Honneur qui a remis en tant que parrain la décoration à la récipiendaire 

Jean Vila et le préfet des Pyrénées-Orientales, Etienne Stoskopf

Parmi la trentaine d’invités – protocole sanitaire oblige à cause de la crise de coronavirus (COVID-19) – Mlle Jeanne Danjou, 1re femme a avoir été décorée de la Légion d’Honneur (promue Commandeur) des P-O

 

Hier en fin de matinée, sous un splendide soleil (affichant une température printanière de 18°), comme seul le ciel de Cabestany hors littoral roussillonnais semble en avoir le privilège, avait lieu une cérémonie des plus chaleureuses également pour officialiser la Légion d’Honneur de Renée Soum, élevée au rang de “commandeur” de cet ordre national, 1re femme à avoir été élue députée dans le département des Pyrénées-Orientales

 

Le Préfet Stoskopf, Renée Soum et le Général Sosz

 

Dans son introduction, le maire de Cabestany Jean Vila, ancien vice-président du Conseil Général des P-O, remerciera Renée Soum “d’avoir choisi sa commune comme lieu de la cérémonie, jusqu’à l’emplacement des diverses prises de position, autour de l’arbre qu’ensemble nous avons planté, l’Arbre de la Laïcité. Ce mot laïcité tellement d’actualité que l’on pourrait l’ajouter à la devise de la République ; Liberté, Egalité, Fraternité (…). De Renée Soum, je ne dirai vraiment que quelques mots, c’est l’amie depuis des décennies, celle qui a toujours été à nos côtés pendant tout le temps de ces divers mandats électifs? A nos côtés comme l’était son mari, Gilbert, trop tôt disparu. Et en ce jour tellement important pour Renée, nul n’en doute, un grand vide pour elle (…)”.

 

Renée Soum, le colonel Gérard Blanc (président de la Société des Membres de la Légion d’Honneur) et le député de la 1re circonscription des P-O, Romain Grau (La République En Marche/ LaREM)

Jean Vila, maire de Cabestany

 

Le déroulé du cérémonial…

-le Colonel Gérard Blanc, président de la Société des Membres de la Légion d’Honneur, a présenté la Légion d’Honneur

-le Président du Comité, le colonel Talarie, a présenté Renée Soum et son parcours*

-le Général Bernard Sosz, Commandeur de la Légion d’Honneur, a remis en tant que parrain la décoration

-Renée Soum a pris la parole

-le député Romain Grau puis le préfet des P-O Etienne Stoskopf, comme l’établit l’ordre protocolaire ont ensuite clôturé la cérémonie.

Renée Soum, émue aux larmes…

…Pendant son discours

Le député des P-O et conseiller départemental Romain Grau

Le préfet des P-O Etienne Stoskopf… entouré des deux petites-filles de Renée Soum, très attentives aux discours

Les personnalités rassemblées sous l’Arbre de la Laïcité, selon le voeu de la récipiendaire du jour

Le président du comité, le Colonel Talarié, qui a fait l’éloge de Renée Soum au travers de son parcours public, Romain Grau, le Général Bernard Josz, Renée Soum, le Préfet Stoskopf et Jean Vila

Renée Soum et Jean Vila

Sous l’oeil des photographes !

Mlle Jeanne Danjou en pleine conversation avec le préfet Etienne Stoskopf

Une belle photo de famille avec entr’autres les membres du GESA, groupe de réflexion créé par Renée Soum et aujourd’hui dirigée par Marie-Pierre Sadourny (sur la photo derrière l’ex-députée), conseillère départementale et maire-adjointe d’Ortaffa.

 

 

Discours prononcé par le Colonel Talarie, le samedi 23 janvier 2021, pour la présentation de Renée Soum, élevée au grade de Commandeur dans l’ordre national de la Légion d’Honneur…

-“En 1960, Renée épouse Gilbert Soum. Très vite arrive pour tous les deux le temps du syndicalisme, rejoignant celui de l’engagement citoyen qui leur avait permis déjà de se rencontrer. Tout au long de leur vie, ce militantisme renforcera leur union en créant entre eux des liens encore plus forts.

De l’école du syndicalisme enseignant à la Politique, il n’y aura qu’un pas à faire pour Renée. C’est son Esprit laïque qui la convaincra. Un combat pour des idées qu’elle ne lâchera jamais.

Les luttes qui en découleront durant tout son parcours public dans le département des Pyrénées-Orientales, ont fait d’elle une personnalité à part et entière sur l’échiquier politique local.

De sa rencontre en 1979 à Narbonne avec François Mitterrand pas encore élu Président de la République à la création de son GESA – un Groupe de réflexion unique en province – en passant par son élection au poste de 1er secrétaire de la fédération catalane du Parti Socialiste, puis à la députation en 1979, en passant par son entrée à l’Assemblée Nationale en 1981, en passant également par le Conseil Général, Renée Soum a certes non seulement toujours maintenu le cap de ses convictions, sans plier, mais elle a aussi et surtout marqué de son empreinte féminine le Pays Catalan, dont elle restera historiquement une Victoire pour les femmes : 1re femme des P-O élue députée, 1re femme à la tête de la fédération catalane du PS…

Tout juste élue au Parlement, lorsque le Président Mitterrand recevra Renée Soum à l’Elysée en sa qualité de « Secrétaire du Bureau de l’Assemblée Nationale », il ne pourra s’empêcher de lui glisser à l’oreille : « A peine élue et déjà membre du Bureau de l’Assemblée Nationale ; j’ai mis plus longtemps que vous pour y accéder ! ».

Renée Soum a été un chemin de la République en Pays Catalan, dont elle reste un symbole.

Engagée et militante par nature, c’est posément et sans amalgame qu’elle a affronté et traversé les éléments, les conflits sociaux, les époques : des poupées Bella aux Vins Doux Naturels, du territoire à la Santé, sans oublier là aussi l’obtention de la Licence de catalan pour l’Université Perpignan Via Domitia (UPVD) ; elle a toujours pris à bras le corps son travail législatif.

C’est toujours vent debout qu’elle s’est battue contre les injustices, contre les extrêmes, contre l’intolérance, contre l’indifférence.

Tout récemment encore, sans aucun mandat politique, elle militait jusqu’aux plus hautes instances juridiques françaises, et ce afin que la voix de son Pays Catalan, qui l’a vu naître un 14 février, soit entendue au sommet de l’Etat : pour continuer d’exister en tout cas, géographiquement, dans les noms du redécoupage des Régions administratives.

En tant qu’enseignante, Renée Soum sait très bien que l’Histoire passe par les mêmes chemins que la Géographie.

Cette terre catalane, elle la porte haut et fort dans son cœur, dans sa mémoire. Tout comme Cabestany, son village, sa ville, sa commune, sa « maison » puisqu’elle y habite.

C’est d’ailleurs là, à Cabestany, et nulle part ailleurs, en mai 1981 puis en mai 1988, qu’elle fêtera à chaque fois la victoire de François Mitterrand. Elle-même y fêtera ses victoires aux élections législatives, en juin 1981 et en avril 1986.

Toujours dans son action, dans ses engagements, il faut souligner ici le respect de Renée Soum pour chacun(e) au nom de son histoire personnelle ou collective, avec en ligne de mire l’égalité républicaine.

D’ailleurs, Renée Soum a fait définitivement sienne cette citation de François Mitterrand : « L’égalité n’est jamais acquise ; c’est toujours un combat ».

Elle fait partie de ces consciences indispensables – sorte de lanceurs d’alertes des temps modernes – qui rappellent, jour après jour, élection après élection, inlassablement, infatigablement, que l’Homme se développe par l’expérience qui a permis son émancipation.

Telle une vigie, elle veille pour dire et redire que c’est cette République, qu’elle chérit par-dessus tout et par-dessus tous, qui a permis de surmonter les controverses et polémiques diverses de l’Histoire, en mettant tous les hommes sur le même pied d’égalité, en tout cas en apportant à chacun, à chacune, les mêmes droits sans distinction.

Cette République, elle continue de l’honorer au quotidien, par exemple en plantant chaque année son Arbre de la Laïcité aux quatre coins du territoire du Pays Catalan.

A travers la cérémonie qui nous réunit ce jour autour de Renée Soum, c’est le parcours d’une « Petite Catalane » qui a fait Grandir la République dans le point hexagonal le plus extrêmement oriental au sud de la France, que nous célébrons.

Je conclurai en citant à nouveau François Mitterrand : « Il y a toujours un avenir pour celles et ceux qui pensent à l’avenir ».