Autant dire que le port du masque obligatoire en centre-ville de la ville de Perpignan ne relève nullement d’une décision émanant d’une quelconque autorité scientifique médicale. Il s’agit d’une décision de nature politique, ni plus ni moins.

Afin de prendre en considération la gravité de la crise sanitaire actuelle, il serait préférable de distinguer les lieux clos, où le port du masque est une nécessité indispensable pour sécuriser particulièrement les employés des magasins et commerces, et une obligation soumise à contravention dans un dédale de rues en centre-ville de Perpignan, où le citoyen n’est pas en mesure de différencier les rues qui sont soumises au port obligatoire du masque de celles que ne le sont pas.

Le plus troublant est que, hormis les masques FFP2, nous ignorons la qualité et l’efficience des nombreux masques mis en vente de-ci de-là. Néanmoins, lors de sa récente visite au Musée Archéologique de Ruscino, le nouveau maire de Perpignan fut photographié sans le port du masque !

C’est un secret de polichinelle : qui donc ferme les yeux sur la possibilité de rassembler plus de 5 000 personnes à Perpignan dans le cadre d’événements sportifs ? Qui n’autorise pas certains spectacles et au nom de quoi ? Qui jongle sur la situation sanitaire actuelle ? Le masque ne sert-il pas de prétexte pour ne pas procéder aux tests de dépistage ?

Ne vaudrait-il pas mieux lancer une campagne de tests de dépistage au lieu de dépenser des sommes considérables dans la publication d’encarts publicitaires dans la presse locale pour recommander le port du masque en centre-ville de Perpignan ?

Il n’en demeure pas moins vrai que le nouveau maire de Perpignan n’ignore pas que la France avait testé 470 000 personnes à la date du 30 avril 2020 au lieu de deux millions en Allemagne, moyennant quoi les Allemands n’ont pas connu un confinement aussi sévère que le nôtre, ce qui permettra à l’Allemagne de surmonter plus rapidement la crise économique et sociale en cours.

Au fait, qui s’interrogeait sur le mode de financement par l’ancien maire de Perpignan de l’achat de masques à destination de la population perpignanaise dans le cadre de la crise sanitaire COVID-19 ? Louis Aliot ? Mais qui donc demandait le 22 mars 2020 à l’ancien maire de Perpignan et à la direction de l’hôpital de Perpignan de suivre l’exemple de la ville de Nice ? Louis Aliot ? Et qui donc avait alerté M. le Premier ministre le 21 mars 2020 sur les publications et articles concernant les premiers résultats obtenus par le Professeur Didier Raoult sur l’utilisation combinée de Plaquémil et d’un puissant antibiotique contre la pandémie du COVID-19 ? Louis Aliot ?

Sans remettre en cause les effets de la crise sanitaire, il est parfaitement légitime de s’interroger sur l’opportunité d’un tel battage médiatique de la part de la nouvelle municipalité sur le port du masque dans certaines rues du centre ville de Perpignan.

Henri Ramoneda