(Communiqué)

 


Le projet de parc photovoltaïque de Targasonne
-“Le Département des Pyrénées-Orientales (maître d’ouvrage) a décidé de construire un nouveau parc photovoltaïque dans le périmètre de terrains lui appartenant dans la commune de Targasonne, à proximité de Thémis. Il ne s’agit pas d’une extension de cette installation ancienne mais bien d’un nouveau parc, qualifié « innovant » car les panneaux capteront les rayons de soleil sur les deux faces. Ce projet apparaît dans le PLUI valant SCoT de la communauté de communes de PyrénéesCerdagne, dans une zone AUt (AU= A urbaniser, « t » pour « technique »).

Dès janvier 2020, le Département a engagé des démarches officielles afin de réaliser ce projet et a choisi ENGIE Green comme maître d’ouvrage. Le préfet des Pyrénées-Orientales a demandé un avis à la MRAe (Mission régionale d’autorité environnementale) Occitanie, lequel fut rendu le 16 juillet 2020.

Le 10 novembre 2020, des représentants d’ENGIE Green, maître d’ouvrage, ont présenté ce projet devant la CDPENAF. Celle-ci observa que le périmètre du futur parc (5 ha), des prairies fournissant du fourrage pour les animaux d’élevage, inclut « 0,7 ha de prairies humides oligotrophes (zones humides) sans que des mesures d’évitement ou de compensation soient proposées ».

La MRAe remarque « que le porteur de projet ne justifie pas suffisamment le choix final d’implantation ». En
effet, la conception du projet n’intègre que partiellement les conclusions de l’état initial de l’environnement (pas d’évitement d’une zone humide, pas d’évitement d’un réservoir de biodiversité, chevauchement du ruisseau le Rec del Clot, incidence paysagère importante).

La MRAe évalue de ce fait que les impacts résiduels du projet sont avérés et que la recherche d’une moindre incidence environnementale est à opérer. D’un point de vue naturaliste, la MRAe recommande de réévaluer à la hausse les incidences du projet pour les réservoirs et le corridor de biodiversité et de renforcer en conséquence les mesures proposées ». Elle ajoute : « Des risques d’érosion des sols et de ravinement existent, la MRAe recommande aussi d’intégrer une mesure de gestion des eaux pluviales afin d’éviter tout risque de destruction des habitats présents et de modification du régime d’écoulement des eaux sur le site ».

L’association Bien vivre en Pyrénées Catalanes pense qu’il ne faut pas se contenter, comme le préconise la MRAe, de revoir la copie afin de tenir compte de ses observations. En effet, les mesures de « compensation » prévues par le maître d’œuvre ne concernent que le seul utilisateur actuel de cette parcelle, un propriétaire du centre équestre de Targasonne, et se réduit à une somme misérable sans envisager l’impact sur l’ensemble de la production fourragère de la commune ou, au-delà, de l’intercommunalité. La Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales a réfuté avec pertinence les allégations d’ENGIE Green.
Par ailleurs, le Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes avait sagement décidé de réserver le photovoltaïque aux friches industrielles, aux parkings de grandes surfaces ou aux toits des édifices publics. Cela laissait la possibilité de développer ce type de production d’énergie avec des conséquences limitées sur l’environnement et les paysages.

Comme chacun le sait, le Parc est dans une très large mesure une émanation du Conseil départemental. L’un et l’autre sont présidés par la même personne. Avec ce projet de nouveau parc photovoltaïque, le Conseil départemental prend le contre-pied d’une résolution du parc en se gardant bien de trop le faire savoir. Si la plupart des habitants ne prennent conscience de l’impact environnemental et visuel de cette nouvelle centrale
solaire qu’une fois les travaux en cours, il sera trop tard pour donner son avis ou même s’y opposer. C’est pourquoi nous appelons tous les habitants à participer à l’enquête publique qui prendra fin le lundi 12 juillet”.
Pour l’association Bien vivre en Pyrénées Catalanes,
Thomas Figarol, président