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Vendée : ce que l’on sait de l’assassinat d’un prêtre à Saint-Laurent-sur-Sèvre
(Le Parisien avec AFP) 
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Le Parisien avec l’Afp.- Ce lundi, le corps d’un prêtre a été retrouvé à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée. Le même jour, un homme s’est présenté à la gendarmerie pour avouer l’assassinat.

Que s’est-il passé ?

Ce lundi matin, le corps d’un homme a été découvert à Saint-Laurent-sur-Sèvre, à une quinzaine de kilomètres de Cholet, en Vendée. En milieu de matinée, selon Valeurs actuelles, un homme s’est présenté à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre (à un peu plus de six kilomètres de Saint-Laurent-sur-Sèvre) affirmant avoir tué l’homme d’Église. Selon nos informations, le prêtre aurait été victime d’un coup porté à la tête.

D’après ses premières déclarations, le suspect n’expliquerait pas son geste, mais a reconnu les faits. L’enquête est confiée au groupement de gendarmerie de la Vendée et à la section de recherche de la gendarmerie de Nantes. Le parquet terroriste n’est pas saisi, selon le vice-procureur de La Roche-sur-Yon, qui a ouvert une enquête pour « homicide volontaire ». Par ailleurs, une expertise psychiatrique va établir un premier diagnostic pour s’assurer de son état psychique au moment des faits et s’il est compatible avec une garde à vue.

Qui est la victime ?

Toujours selon l’hebdomadaire Valeurs actuelles, la victime serait Olivier Maire, un prêtre de 60 ans. Comme le précise l’AFP, il était membre de la communauté religieuse des Montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre et hébergeait depuis quelques mois l’auteur présumé de son assassinat.

Selon Vincent Neymon, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France, Olivier Maire était le responsable national pour la France de cette congrégation, présente dans une trentaine de pays, et particulièrement orientée sur la charité et l’hospitalité. Le suspect était déjà connu par la justice pour son implication dans l’incendie de la cathédrale de Nantes. Selon France 3 et BFMTV, le suspect avait été hospitalisé en psychiatrie de fin juin à fin juillet 2021.

Qui est l’homme qui s’est rendu ?

Il s’agit d’Emmanuel Abayisenga, un Rwandais né en 1981 déjà accusé d’avoir incendié la cathédrale de Nantes en juillet 2020, alors qu’il était bénévole au diocèse de la ville depuis trois ans. Quelques jours après les faits, il avait reconnu face au juge d’instruction « avoir allumé (…) trois foyers ». Il avait d’abord été placé en détention provisoire avant d’être libéré sous contrôle judiciaire.

D’après une enquête de La Croix, Emmanuel Abayisenga est un Rwandais venu se réfugier en France il y a huit ans. Il vient d’une famille Hutue dont certains membres ont pu prendre part au génocide contre les Tutsis en 1994. Son père a d’ailleurs été exécuté en représailles lorsqu’il est revenu dans son village d’origine. Emmanuel Abayisenga aurait, lui, pu continuer à vivre normalement, mais aurait subi des violences lorsqu’il est devenu policier au Rwanda.

Quelques années après son arrivée en France, il s’est vu refuser sa demande d’asile – car l’Office de protection des réfugiés et des apatrides a considéré qu’en « cas de retour dans son pays, il n’est pas prouvé qu’il serait victime de persécutions », rapporte La Croix – et a fini par recevoir quatre obligations de quitter le territoire français (OQTF).

Pourquoi la personnalité de l’auteur présumé fait-elle polémique ?

Très rapidement après que la mort du prêtre a été rendue publique, la présidente du RN, Marine Le Pen, a créé la polémique au sujet du statut de l’assassin présumé. « En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre », s’est-elle insurgée sur Twitter.

Le ministre de l’Intérieur s’est rapidement montré outré par cette réaction d’« indignité » et a surtout apporté une précision de taille : « Cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé ».

Quelles sont les réactions ?

Après avoir apporté « tout (son) soutien aux catholiques de notre pays », Gérald Darmanin a annoncé se rendre sur les lieux du drame, où il devrait arriver dans l’après-midi. Le président de la République a quant à lui tenu a exprimer « toute sa sympathie » à la communauté à laquelle appartenait le prêtre.

De nombreuses personnalités politiques, surtout à droite, ont réagi après cet assassinat. Le président des LR au Sénat, Bruno Retailleau, a rendu hommage à cet homme qu’il « connaissai (t) bien ». « Sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre », a-t-il complété. Le secrétaire général adjoint de la Conférence des Évêques de France, Vincent Neymon, a fait part de sa « stupéfaction et profonde tristesse ».

La candidate à la primaire de la droite pour la présidentielle, Valérie Pécresse (Libres, ex-LR), s’est dite « bouleversée », tandis que Xavier Bertrand (ex-LR), lui aussi candidat en 2022, a fait part de son « effroi » après cet assassinat « qui frappe au cœur les catholiques à quelques jours de l’Assomption ».