“Le Procureur alerté après une nouvelles destruction archéologique à Port-Vendres

 

-Le « tombeau de Vénus », tas de débris extrait du port et conservé depuis 2019 pour analyse archéologique, vient d’être détruit par une broyeuse. Des vestiges ont été réduits en poudre, malgré l’alerte immédiate auprès du maire de la commune, Grégory Marty, protecteur du patrimoine communal.

Michel Sauvant, est intervenu sans succès auprès de la présidente du Département, Hermeline Malherbe pour tenter de sauver quelques pierres antiques. Il est l’auteur d’un rapport sur les erreurs patrimoniales nuisant à Port-Vendres qui a été remis aux autorités et au gouvernement par l’association FRENE 66. La ministre de l’Environnement a réagi et saisi le Préfet des Pyrénées-Orientales, Etienne Stoskopf. Une fois de plus l’irréparable a été commis, après les destructions de 2019 dont le retentissement avait été national (AFP, Le Point, etc.).
Trois témoins des faits, dirigeants d’associations, ont été auditionnés par le Parquet. Ce qui confirme – pour ceux qui en doutent – que l’enquête sur la destruction de biens culturels dans le port, engagée après trois plaintes contre X est non seulement active mais sur le point de se conclure.
Ce nouvel épisode semble en relation avec la nième résurgence du projet du quai aux Tamarins ( 3e quai). Le Département a lancé en janvier dernier un appel d’offres dont le rapporteur est Michel Moly. Le but est de concéder la gestion du port à un nouvel exploitant en fin d’année. Cette concession de longue durée est associée à un projet d’investissement de 71 millions d’euros. Rappelons qu’au fil du temps, le projet était passé de onze millions d’euros lors de l’enquête de 2008 à quarante-trois millions en 2016.
On ne comprend pas l’intérêt de s’attaquer au passé antique de Port-Vendres, alors qu’il ne porte pas ombrage au projet portuaire qui, depuis vingt-deux ans reste théorique.
Un autre projet est possible. Il s’appuierait au contraire sur la richesse culturelle et archéologique comme facteur majeur d’attractivité à l’instar d’autres villes qui ont connu sur cette base un renouveau spectaculaire. Les activités du port sont compatibles avec le Musée archéologique dont la réalisation prévue en 2001 a été suspendue de façon imméritée. Un tel projet doit être étudié grâce à une réelle concertation entre la population, les professions concernées, les élus… et en regardant vers l’avenir cette fois.

 

Jean-Claude Bisconte de Saint-Julien, président de l’association Port-Vendres et Port vendrais