(Communiqué)

 

La photo montre les ballons à l’arrière du bateau et les plongeurs en opération (Photo prise par Michel Rieu le 30 juin 2022 à 10h28. Alain Gary pilote le « navire espion »).

 

 

Port de Port-Vendres : mystérieuses plongées de la gendarmerie…

Le jeudi 30 juin 2022, l’attention de militants associatifs sortis pour une promenade en mer a été attirée par la présence insolite d’un bateau de la Gendarmerie nationale, à quelques encablures de l’entrée du Port. Ils ont pu s’approcher prudemment, sans gêner l’opération pour prendre quelques photos. On voit une dizaine de gendarmes, beaucoup en tenue de plongée, certains sont à l’eau et manipulent des gros ballons gonflables qui soutiennent des objets très lourds vu leurs volumes. Dans l’après-midi le chargement d’une demi-douzaine de flotteurs a été remorqué à petite vitesse, non pas vers Port-Vendres ou des photographes attendaient, mais vers l’ouest. L’état de la mer n’a pas permis de poursuivre ce reportage et connaitre le lieu de dépôt des « précieux objets ». On a appris que durant tout le mois de juin la vedette a stationné sur cette zone, sans doute pour des repérages et la préparation des extractions.

Les associations font le lien avec « l’affaire de la destruction du bien culturel et archéologique de 2019 » qui est toujours en instruction au niveau du Parquet de Perpignan. On sait qu’à l’occasion de travaux intempestifs de creusement du port destinés à permettre l’arrivée de plus gros navires de la Compagnie Fruitière, des grands blocs de pierre extraits du port ont été vus sur les quais, dans le tas de gravats (qui a été évacué en mars 2022) mais aussi sur une barge. Selon des témoignages de l’époque, certains de ces blocs auraient été largués à l’extérieur du port depuis la barge. Le site de largage avait été repéré, puis localisé par des militants grâce à des sondeurs et, plus tard, par des plongées.

La récente opération de la Gendarmerie se déroulant dans cette zone, on peut penser qu’elle a pour but d’extraire ces blocs de pierre et de la ramener à terre, comme l’indique la présence des grands flotteurs blancs. La justice est donc en marche. On peut s’attendre à ce que le Procureur de Perpignan engage prochainement des poursuites pour dissimulation de preuves archéologiques.

Pourquoi cela ? Les associations – Port-Vendres et les Port-Vendrais, Port-Vendres Nature Environnement*, FRENE’66… -, ont une hypothèse. Le passé archéologique du port de Port-Vendres pourrait gêner d’éventuels travaux dans le port. Or, on sait que le Conseil départemental veut confier prochainement l’exploitation du port à une société privée et, pour que l’opération soit attractive, y faire de gros travaux largement financés sur fonds publics.

On peut être sûr que les habitantes et habitants de Port-Vendres veulent que l’on respecte le passé historique et la cadre naturel du site, qu’aucuns travaux d’envergure ne soit engagés sans qu’ils soient consultés et que l’argent public ne soit pas dépensé en vain ou au seul profit de quelques intérêts privés”.

 

 

*Michel Rieu est, depuis cette année, président de l’association Port-Vendres Nature Environnement et vice-président de l’association Port-Vendres et les Port-Vendrais.