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Réchauffement climatique : une algue rouge “très envahissante” découverte dans le Var
(Franceinfo)

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Cette espèce invasive originaire de la mer Rouge a été découverte au large de Port-Cros cette semaine. Sa présence, signe d’un réchauffement des eaux, est une menace pour l’écosystème de la Méditerranée
Rédaction France Info.- La Lophocladia lallemandii, un type d’algue rouge invasive, a été repérée par hasard par une chercheuse lors d’une plongée entre cinq et vingt mètres de profondeur, au large de Port-Cros (Var). Cette découverte, annoncée mardi 25 janvier, n’a rien de réjouissante, explique Thierry Thibaut, professeur à l’Institut méditerranéen d’océanographie : “C’est toujours une mauvaise nouvelle de découvrir une espèce introduite. C’est une nouvelle pollution biologique. Surtout celle-là, la Lophocladia, est une espèce très envahissante. Il peut y avoir quelques impacts sur l’écosystème méditerranéen.”

 

Une algue qui profite du réchauffement des eaux

 

Cette algue est une grande voyageuse. Originaire de la mer Rouge et de l’Océan indien, elle a d’abord été repérée dans la partie orientale de la Méditerranée dans les années 80. Puis en Corse il y a deux ans, avant d’être identifiée en ce mois de janvier près du continent. Elle remonte progressivement la Méditerranée en profitant du réchauffement important des eaux. La Lophocladia lallemandii est entrée par le canal de Suez qui est devenu, selon Thierry Thibaut, la porte des espèces invasives.

-“C’est une autoroute. Il n’y a aucune barrière physique ni chimique qui permet, pour beaucoup d’espèces, d’être stoppées. Il y a énormément d’espèces introduites en Méditerranée.”

 

L’algue rouge n’a pas de prédateur. Des chercheurs espagnols et italiens ont également constaté qu’elle avait un impact sur les herbiers de posidonies, ce qui constitue une forme d’agression. Ces herbiers jouent en effet un rôle essentiel pour la biodiversité, précise Thierry Thibaut : “Les posidonies, c’est l’écosystème principal de la Méditerranée. On dit que c’est le lieu de vie d’un quart des espèces, c’est un peu exagéré, mais il y a énormément d’espèces qui sont associées directement à l’herbier. C’est un lieu de frayère [lieu où les poissons déposent leurs oeufs], de photosynthèse, de respiration, c’est-à-dire que ça produit de l’oxygène en quantité. Et c’est aussi surtout un puits de carbone gigantesque pour la Méditerranée.”

On compte déjà 150 algues introduites en mer Méditerranée, dont dix-sept ont été observées dans le Parc national des Calanques.