(Communiqué)

 

-“A Pézilla-la-Rivière, la finance solidaire au service d’une agriculture biologique en circuits courts : acquisition collective et citoyenne de 2,4 hectares de terres maraichères
Lancement d’une campagne de “crowdfunding” pour le rachat du matériel de production

 

Dans les Pyrénées-Orientales, le nombre d’agriculteurs et la surface de terres agricoles diminuent de
façon dramatique. On estime ainsi que plus de 240 hectares (ha) de terres agricoles disparaissent chaque année dans le département alors que la surface urbanisée augmente elle de plus de 220 ha.
Serons nous encore capables demain de produire notre alimentation ?
A Pézilla-la-Rivière, l’AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) les Jardins Boulbène et Terre de Liens unissent leur efforts pour la préservation de terres maraichères et le soutien à un
agriculteur installé depuis dix ans en circuits courts.
Les AMAP s’engagent pour créer de nouveaux liens de solidarité entre agriculteurs et consommateurs en
tentant notamment d’assurer un revenu décent aux producteurs.
Terre de Liens, par l’acquisition de terres agricoles, permet le maintien d’agriculteurs sur le territoire. En 15 ans, plus de 230 fermes ont été acquises à l’échelle nationale soit près de 6400 hectares de terres.
L’acquisition de Pézilla-la-Rivière est la troisième acquisition Terre de Liens dans le département l’engagement est de ne jamais revendre ces terres et de maintenir leur vocation agricole.
La crise liée à la COVID-19 a remis en lumière la nécessité de relocaliser nos productions essentielles au premier rang desquelles la production de nos aliments. Le constat est implacable : localement, nous ne consommons pas ce que nous produisons et nous ne produisons pas ce que nous consommons. Dans la plaine du Roussillon, sur des terres parmi les plus fertiles de la région, l’agriculture se heurte à plusieurs impasses parmi lesquelles :
> une insuffisante protection des terres agricoles : la concurrence avec d’autres usages (urbanisation, terrain de loisir..) du fait de l’absence de protection forte et de volonté collective de rendre disponible le foncier agricole entraine une spéculation sur les prix des terres et un développement des friches sans précédent.
> l’impasse de “produire et consommer à n’importe quel prix” : en se tournant vers les filières
longues et l’exportation, l’agriculture locale se retrouve à “lutter par le prix” sur un marché international où elle est en concurrence avec des agricultures aux normes sociales et environnementales moins ambitieuses qui produisent ainsi à moindre cout. A l’autre bout de la chaine, l’offre alimentaire à bas prix a fait perdre conscience aux consommateurs, le prix réel de la production et du travail des agriculteurs.

 

Il s’agit maintenant de proposer un autre horizon

 

L’avenir peut offrir bien d’autres perspectives à l’agriculture notamment dans les zones périurbaines. Des fermes à taille humaine et nombreuses peuvent permettre de (re)tisser des liens entre les citoyens que sont aussi bien les consommateurs que les agriculteurs. De nouveaux enjeux apparaissent alors en périphérie des villes : approvisionner la population en alimentation de qualité via des circuits courts, créer de l’emploi non délocalisable et remettre en place une agriculture qui protège et valorise la biodiversité .
A Pézilla-la-Rivière, l’acquisition de 2,4 ha de terres maraichères permettront à Aissa, maraicher bio
installé depuis 2010, de conforter sa ferme tout en améliorant ses rotations de cultures pour laisser
“reposer ses sols” et la vie qu’ils abritent. Cette ferme fournit en moyenne trois emplois à l’année et
alimente plus d’une centaine de familles par un système de paniers et de circuits courts. La
recherche d’un prix juste et rémunérateur pour le producteur est au coeur de la démarche de l’AMAP.
Deux outils de finance solidaire complémentaires sont mis en place autour du maraicher : Terre de Liens acquiert les terres par le recours à l’épargne citoyenne.
En complément, l’AMAP les Jardins Boulbène lance une campagne de “crowdfunding” pour financer l’outil de production (serres, irrigation…) et permettre au maraicher de travailler dans les meilleures conditions possibles sans avoir recours à un nouvel emprunt.
Vous pouvez participer à cette campagne sur la plateforme Miimosa (nom du projet : Les jardins de Boulbène) jusqu’au 28 octobre. L’objectif est de recueillir au minimum 6 000€, après une semaine de campagne déjà 4 000€ ont été collectés.
Pour mettre des paysages et des visages sur cette histoire, un documentaire “Gardons les pieds sur terre !” a été réalisé par Terre de Liens. Il se veut un outil de débat et de passage à l’action autour du maraichage dans la plaine du Roussillon. Nous organisons cet automne une série de projections de ce documentaire dans le département et sommes disponibles pour venir présenter ce film dans les communes qui en feront la demande”.

Plus d’informations :
-Pour Terre de Liens
Site de l’association régionale Terre de Liens : http://www.terredelienslr.fr/

-Pour l’AMAP Les Jardins Boulbène
Site de l’association : https://www.avenir-bio.fr/fiche_amap,les-jardins-boulbene,1437.htm