Jeudi 1er décembre de 12h 30 à 13h 30. Au couvent des Minimes, 24 rue Rabelais à Perpignan. Entrée libre.

Le Centre international du Photojournalisme, association Visa pour l’image –Perpignan-  propose au couvent des Minimes de Perpignan une exposition photographique de Stanley Greene « sur les rives houleuses de la mer Caspienne », direction artistique Maral Deghati.

Sur les rives houleuses de la mer Caspienne

Par Stanley GREENE

– “Un pauvre pêcheur lance sa ligne dans la mer Caspienne à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, pendant que, de l’autre côté de la rive, au Turkménistan, un chasseur de canard patauge dans une marée noire. Tous deux perchés sur l’abondance d’approximativement 200 milliards de barils de réserves de pétrole et de gaz, cachée sous la mer Caspienne.”

Dans les flots de la mer Caspienne, vous pouvez vous faire emporter, parce que les vagues vous surprennent, vous ne pouvez pas les voir.

“J’ai toujours considéré que cette mer était à la fois merveilleuse et dangereuse, particulièrement ces énormes lames de fonds qui peuvent vous entrainer, vers les profondeurs obscures. Ceux qui vivent et survivent des ressources de la mer Caspienne, croient que la mer est un immense lac, mais pour nous, les visiteurs, il s’agit plutôt d’une mer, une mer houleuse, prête à avaler les bateaux. Elle s’étend là, cachée. Vous ne la voyez pas jusqu’à ce qu’elle vous frappe par derrière et vous tire vers le fond, coulant le navire, ou le nageur.  La règle d’or si vous avez l’impression d’être emporté par le courant, c’est d’aller plus vite que la vague qui vous entraine, ou de garder vos distances avec ces vagues houleuses, sinon vous vous noierez…

Les rivages de la Caspienne sont un mélange de nationalisme, fanatisme religieux. La région elle-même est un cloaque poisseux où l’argent, le pouvoir et le pétrole dessinent l’avenir. Exactement comme le courant; si vous n’y prenez pas garde, il vous emporte.

Aux confins de l’Europe de l’Est, la mer Caspienne est bordée par la Russie, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, le Kazakhstan et l’Iran. C’est une mer intérieure d’un vert pâle, que certains géologues considèrent comme un lac. Mer ou lac, peu importe, la Caspienne cache bien des trésors.

La mer Caspienne est connue pour son esturgeon et pour être la première source mondiale de caviar. La mer recouvre également de vastes réserves de pétrole et de gaz, estimées à des milliards de dollars. La richesse du bassin de la mer Caspienne, qui est sans doute une des dernières grandes sources inexploitées de la planète. Cette particularité lui confère une place stratégique dans les décennies à venir, et une importance cruciale quant à la prospérité de l’Europe pour le prochain millénaire.

L’exploration des réserves de pétrole dans la mer Caspienne n’est pas nouvelle. Selon les géologues “on savait qu’il y avait du pétrole sous la mer Caspienne depuis des siècles”. Au 13e siècle, l’explorateur Marco Polo rapporte qu’apparaissent, le long des côtes de la mer Caspienne, des bulles de gelée noire qui brûlaient bien.

Ces bulles émanaient directement de la terre. Le gaz naturel qui s’échappait par les fissures du sol rocailleux, ont donné naissance à l’une des plus vielles religions du monde, le Zoroastrisme. Ces adorateurs du feu qui construisirent un temple autour de ce feu perpétuel, qui brule aujourd’hui depuis des milliers d’années. Le temple est toujours là, dans la ville que l’on appelle désormais Baku, capitale de l’Azerbaïdjan.

Je crois que les pays qui contrôlent la mer Caspienne, contrôlent aussi la région et les flux de pétrole vers l’ouest”.