L’Hôtel d’Agglo, siège de la communauté Urbaine de Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM)

 

Hier, à l’Hôtel d’Agglo de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM), situé boulevard Saint-Assiscle à Perpignan (face au centre d’affaire de la gare TGV), les 88 conseillers communautaires – sous la présidence de Robert Vila (LR/ Les Républicains), maire de Saint-Estève et conseiller départemental des P-O – avaient entre autres dossiers inscrits à l’ordre du jour de cette séance publique, à se prononcer sur le projet de Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (le SRADDET)… soit 3 000 pages de documents !

Le SRADDET est institué par la loi portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) du 7 aout 2015. Il s’agit d’un schéma de planification globale portant sur onze domaines de compétences définis par l’article L.4251-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT) :

« Ce schéma fixe les objectifs de moyen et long termes sur le territoire de la région en matière : d’équilibre et d’égalité des territoires, d’implantation des différentes infrastructures d’intérêt régional, de désenclavement des territoires ruraux, d’habitat, de gestion économe de l’espace, d’intermodalité, de logistique et de développement des transports de personnes et de marchandises, de maîtrise et de valorisation de l’énergie, de lutte contre le changement climatique, de pollution de l’air, de protection et de restauration de la biodiversité, de prévention et de gestion des déchets ».

Comme l’a souligné le rapporteur du projet, Jean-Paul Billes, maire de Pézilla-la-Rivière : “le SRADDET arrêté par la Région Occitanie/ Pyrénées Méditerranée le 19 décembre 2019 est soumis pour avis à différentes instances, dont Perpignan Méditerranée Métropole, seule communauté urbaine régionale. L’ensemble des avis sera joint au dossier d’enquête publique. La durée de consultation est de trois mois à compter de la réception du courrier et en l’absence d’avis exprimé, il serait réputé favorable. Cette période de consultation a recouvert celle du renouvellement des conseils municipaux, communautaires et métropolitains durant laquelle les assemblées délibérantes ont été amenées à réduire leurs séances délibératives (…)”.

 

Une réunion technique, organisée le 29 septembre 2020 entre les services de la Région et de Perpignan Méditerranée Métropole, a permis de préciser ensuite certains des points développés dans cette décision de Bureau.

Un TGV passe en gare de Perpignan…

 

Parmi les dossiers sensibles figurant dans le SRADDET, le tracé du TGV Barcelone-Béziers-Montpellier dans sa traversée de la plaine du Roussillon, a suscité certes de légitimes observations mais surtout les discussions animées qui se sont succédé sur le sujet ont fait apparaître au grand jour de sérieuses oppositions… au sein de la Majorité aux commandes de PMM !

Par exemple, autour de la maire du Soler, Armelle Revel-Fourcade, des conseillers communautaires ont élevé la voix – mais pas le débat ! – pour dénoncer “un risque environnemental à partir du tracé proposé pour la future Ligne à Grande Vitesse (LGV), une réelle menace qui défigurera le paysage !”. D’autres, dans la Majorité politique, et parmi les Non Inscrits (NI), faisaient remarquer que “ceux qui s’opposent à ce tracé ont été les premiers a fleurir leurs territoires communaux avec d’impressionnantes éoliennes… C’est du n’importe quoi !”… D’autres, encore, et encore, sous le manteau, rouméguaient à coups de gingivites pour tirer la sonnette d’alarme d’un TGV qu’ils appellent de leurs voeux depuis plusieurs décennies maintenant : “Qu’on aille surtout pas dire ensuite que c’est la faute à Paris, Toulouse et/ ou Montpellier, puisque c’est nous, en Pays Catalan, dans le département, qui sommes incapables de nous entendre. Nous avons jusqu’ici suffisamment raté de trains en marche !”.

Dans l’amphithéâtre, Louis Aliot (RN), maire de Perpignan, semblait compter les points tout en méditant sur le climat ambiant de cette soirée : “C’est désolant. Consternant. Et surtout hallucinant de les voir s’écharper alors que dehors, dans les milieux économiques, culturels, touristiques, tout le monde l’attend ce TGV ! Ils se déchirent comme de vulgaires marchands de tapis en oubliant l’essentiel : l’attractivité et le développement du territoire. Faudra-tg-il attendre encore 30 ans pour le voir ce TGV de Barcelone à Montpellier, puis au-delà ?!… L’urgence, c’est d’avoir ce TGV, pour le tracé on peaufinera ensuite”.