La saynète de boulevard n’aura pas eu lieu. Celles et ceux parmi les élus communautaires de la métropole Perpignan-Méditerranée (PMM) et autres décideurs, hauts-fonctionnaires, médias institutionnels compris, une partie du public également, qui attendaient, espéraient, du spectacle à l’occasion de l’élection du président de l’Agence de Développement Economique Pyrénées-Méditerranée Invest (ADE-PMI), seront restés comme deux ronds de flan… La chasse au lapin a fini en queue de poisson. Tous seront restés sur leur faim, heureusement, il y a un restaurant Subway dans les parages

 

C’est donc ce vendredi 1er octobre 2021, à la mi-journée, qu’était programmé ladite élection présidentielle (digne plutôt d’un thriller entre cantonniers).

Alain Ferrand, le sortant, le maire du Barcarès et 1er vice-président de PMM, impassible, campait sur ses positions, trônant de manière (presque) monarchique sur une fonction qu’il voulait se tailler sur-mesure afin d’être au-dessus du roi Robert Vila, le président de PMM, maire de Saint-Estève et conseiller départemental.

Mais ce dernier ne l’entendait pas de la même oreille. Surtout pas ! La lune de miel avec son vice-roi ayant vite tourné court pour se transformer en lune de fiel, tous les coups bas – dans la plus obscure des transparences bien évidemment -, avaient été auparavant et précautionneusement semé sur le parcours de la croisade menée par Alain Ferrand pour créer un schisme savamment orchestré à la sauce catalane. Avec l’amicale complicité d’une certaine partie des médias locaux, qui s’en étaient allés jusqu’à publier une liste de candidats potentiels à ce Koh-Lanta au-dessus de la Têt, Robert Vila a pu mener sa barque catalane jusqu’à destination, avec délectation, avec gourmandise on peut aussi le dire… et avec au final le succès que l’on sait maintenant, servi tel un plat du jour : il a sorti le sortant. Mais une bonne nouvelle n’est pas une information.

De toutes façons, sentant la tramontane souffler à contre-sens de ses ambitions, ayant eu le temps depuis belle lurette que le film dure de peser le pour et le(s) contre, Alain Ferrand n’a pas candidaté à sa propre succession. Il n’y a pas eu de vote. La familiarité avec les facétieux, les cyniques, les loosers – soyons clairs et précis ici, loin de nous à la rédaction de ouillade.eu de viser quelqu’un(e) ou une tribu politique en particulier -, ce n’est pas son truc à lui.

Le maire du Barcarès a tenu avant de quitter la table (des négociations) à rappeler son “bon bilan à la tête de l’ADE-PMI”, ainsi qu’il a martelé sa “loyauté indéfectible” à l’égard du président de la Métropole : “J’ai toujours suivi à la lettre ses recommandations, sa feuille de route (…). Je prends acte de la décision arrêtée ce jour, et je vous remets ma démission”. Et tchao ! Ou plutôt : bye-bye !

La décision arrêtée ce midi est la nomination de l’actuel président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des P-O (CCI’66), Bernard Fourcade, pour assurer l’intérim à la tête de l’ADE-PMI jusqu’au printemps 2022. C’est peut-être là le choix de la raison, de la sagesse en tout cas… De même qu’un bon médecin ne vous dit pas que vous vous portez bien, ni un bon garagiste que votre voiture est en parfait état, on va les consulter parce que l’on est inquiet et le choix de Bernard Fourcade est peut-être, sans (aucun) doute, la réponse à l’inquiétude ambiante. Let’s wait and see.

 

L.M.