Sylvain Tesson : « Notre-Dame de Paris plus forte que le feu »

L’écrivain-voyageur Sylvain Tesson est l’invité exceptionnel du CML lundi 1er juillet à 18h00 à l’hôtel Pams pour « Notre-Dame de Paris, Ô reine de douleur » (Equateurs). La rencontre sera animée par Sébastien Spitzer qui publie « Dans les flamme de notre Dame » (Albin-Michel)

 

 

15 avril 2019, 19h 50. Sidération, émotion, tristesse et impuissance : le monde entier a les yeux braqués sur la cathédrale Notre-Dame de Paris livrée au feu. Les images tournent en boucle sur les réseaux sociaux. Va-t-elle disparaître ?

Le compte à rebours a commencé : il faut sauver la cathédrale. Mobilisation à travers le monde, autour de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, des croyants, des non-croyants, par-delà les divisions, l’image du monument en proie aux flammes a rassemblé.

Pour mieux comprendre ce que représente le symbole de Notre-Dame de Paris, le CML reçoit Sylvain Tesson lundi 1er juillet à l’hôtel Pams pour son livre « Notre-Dame de Paris, Ô reine de douleur » qui vient de paraitre aux éditions Equateurs. Lauréat du prix Médicis en 2011 pour son ouvrage « Dans les Forêts de Sibérie » (Gallimard), Sylvain Tesson entretient une relation forte et intime avec Notre-Dame, cette « île de pierre à explorer ». Il l’a maintes fois escaladée en voisin, y emportant des vers de Péguy.

Pour lui, quiconque passera une nuit dans les coursives de ce vaisseau gothique sera métamorphosé. Il a cherché dans la nuit les traces de ses prédécesseurs, l’histoire gravée dans les murs. Plus tard, en convalescence d’un terrible accident, il s’est astreint chaque jour à gravir les escaliers en colimaçon de l’édifice. « Cinq mois auparavant, j’étais tombé sur mon ombre, mon corps était déchu. Je le montais vers le ciel pour le fortifier. »

Le monde entier pleure la tragédie parce que Notre-Dame symbolise la chrétienté au cœur large, un monument de l’âme, un refuge pour les croyants et les non-croyants, les vagabonds, les réprouvés et les poètes.

Un des piliers de l’histoire de la chrétienté

Le 15 avril, Notre-Dame a brûlé et ses voisins, ses thuriféraires, la France entière, assistaient consternés à l’impensable : le cœur de Paris se consumait, un des piliers de l’histoire de la chrétienté s’embrasait…

Dans son livre, Sylvain Tesson offre un vibrant hommage à celle qui est le centre de la France et qui tient une place particulière dans son cœur : du temps où il se conduisait « en chat », l’auteur escaladait la cathédrale pour lire des poèmes, bien planqué au-dessus de Paris ; du temps où il se relevait de son accident, elle fut sa rééducatrice… « Notre-Dame, écrit-il, est une cathédrale du Christ mais, chevet au Levant et tours au couchant, elle est également un temple solaire. Chaque jour, Paris changeait. Le ciel imprimait d imperceptibles nuances sur la ville. Paris prend mieux la lumière d’orage que la clarté d’azur. Tout ciel tragique grandit une ville. La capitale repose «sous le commandement des tours de Notre-Dame » comme l’écrivait Péguy. ».

 

 

 

Sébastien Spitzer publie de son côté « Dans les flamme de notre Dame » (Albin-Michel)

 

Ce livre raconte les coulisses de cette soirée historique et tragique. Myriam est caporal-chef. Elle est la première à monter à l’assaut des flammes. Coincée sur la coursive, elle a failli mourir.

Le père Fournier est l’aumônier des pompiers. Il est aussi chevalier du Saint-Sépulcre. Il va prendre tous les risques pour sauver l’objet le plus précieux de toute l’histoire du Christianisme : la couronne d’épines de Jésus Christ, à l’abri d’un coffre-fort dont personne n’avait le code.

Le président Macron s’apprêtait à enregistrer le discours le plus important de sa présidence. Le bilan de mois de manifestations et de consultation nationale. Au tout dernier moment, il devra renoncer. Des premières flammes au déploiement d’une brigade de 400 pompiers, du cÅ“ur du brasier au Palais de l’Elysée, c’est au plus près du drame que Sébastien Spitzer nous plonge, heure par heure, minute par minute, dans un récit haletant.