Nous l’avons appris dans la journée d’hier, lundi 1er août 2022 : François (Louis Adrien) Bernadi, né le 16 février 1922 à Collioure est décédé le mercredi 27 juillet 2022 à Perpignan

 

Issu d’une famille de pêcheurs-vignerons, métier qu’il exerce d’abord après avoir fait l’école des mousses de Brest3, il participe à la Seconde Guerre mondiale comme sous-marinier sur L’Espadon et le 8 novembre 1942 rejoint sur celui-ci Toulon lors du débarquement des Alliés. Il devient ensuite dessinateur à la Dépêche du Midi. En 1951, il décore l’église Sainte-Apollonie à Aurin (Haute-Garonne), église dont il sera chargé en 1996 de restaurer les fresques de Carlos Pradal.

Il épouse en 1953 Clotilde Pradal (1926-1975), fille de Gabriel Pradal et s’installe à La Franqui, dans le département de l’Aude, où il écrit et illustre son Rue du Soleil « avec une tige de bambou appointée qu'[il] trempai[t] dans l’encre de Chine ». En 1947, il gagne le prix de l’affiche lors de la première foire-exposition de Perpignan grâce à une fresque aujourd’hui conservée dans le hall de la gare de Collioure.

Alors qu’il travaille à la décoration de l’église de Préserville (1954), il est contacté par Albert Camus, qui fait publier chez Gallimard au printemps 1955 son premier roman Rue du Soleil. La même année l’ouvrage est proposé au Prix du roman populiste. Robert Mallet le reçoit aussi à la RTF dans son émission Belles Lettres. Au printemps 1959, une des nouvelles de Rue du Soleil, La boîte de carton est traduite en Anglais et est publiée dans l’ouvrage Nouvelles françaises (19e-20e siècle) dirigé par Marie-Louise Michaud Hall. Bernadi se trouve ainsi aux côtés d’Honoré de Balzac, Prosper Mérimée, Alphonse Daudet, Guy de Maupassant, André Maurois, Jean Giraudoux, Julien Green, Jacques Perret, Marcel Aymé, Hervé Bazin, Albert Camus et Félicien Marceau.

Installé à Toulouse, il travaille ensuite à la décoration du dôme de l’église de Saint-Paul-lès-Dax endommagé par un incendie, réalise des tableaux pour le réfectoire du séminaire et sculpte un christ. La Chalosse l’inspire pour son nouvel ouvrage. Le Vin de lune paraît chez Gallimard au deuxième trimestre 1957.

En 1959, Le Vin de lune est publié en allemand sous le titre Mond Wein ainsi que Rue du Soleil, sous le titre Taïo.

Après quelques corrections de Jacques Lemarchand, L’Å’il de mer sort en janvier 1962 toujours chez Gallimard. Après la mort de Camus, Bernadi vit essentiellement de restaurations et décorations d’églises. En 1956-1957, il devient enseignant vacataire de dessin au collège Bellevue puis au lycée Raymond Nave à Toulouse. Il collabore aussi à La Dépêche du Midi comme dessinateur et y produit quelques bandes-dessinées (Marco Polo) et des feuilletons illustrés (Les aventures de Lazarillo de Tormes, Les Chevaliers de la Table Ronde, etc.). Titularisé comme journaliste-dessinateur le 1er août 1961, il prend sa retraite en 1984 et décide de reprendre l’écriture en 1989. (sources Wikipedia)

 

 

L’artiste François Bernadi et le docteur Jacques Manya, alors maire de Collioure (juillet 2018)

 

François Bernadi ayant été honoré qu’une salle du centre culturel de la commune porte son nom, il offre un tableau à la municipalité, réalisé spécialement pour l’occasion. Des retrouvailles hautes en couleurs en compagnie de son ami d’enfance « P’tit Louis » avec lequel ils se remémorent des souvenirs de jeunesse et entament en cœur des chansons d’autrefois.

François Bernadi et Jacques Manya, maire de Collioure (photo ci-dessus), accompagné de ses élus et de quelques amis du peintre, l’ont accroché dans l’ancienne salle du petit salon qui s’appelle désormais la salle François Bernadi. Ce tableau représente une mise en scène de la pêche traditionnelle, les barques aux voiles latines tirées sur la plage du Boramar, les ravaudeuses de filets, les pêcheurs rentrant le poisson du jour, prêts à retrouver la terre ardue, pentue des terrasses de la vigne ; un hommage à son amour pour la ville.