Cet été l’association Le Temps du Costume Roussillonnais vous propose un voyage littéraire et poétique de quarante-cinq minutes dans le square Bir-Hakeim de Perpignan, tous les vendredis d’août. Au programme : textes littéraires et poésies en français sur Perpignan et le Pays catalan

 

Ce vendredi 14 août, vous pourrez vous retrouver dans l’ambiance du Roussillon à l’époque romantique, au temps des grisettes.

Qui étaient donc ces fameuses grisettes ? Il s’agissait de définir par ce terme les jeunes femmes qui travaillaient en ville dans les petits ateliers, couturières, repasseuses, modistes, et autres activités qui leur permettait de pouvoir prétendre à la mode grâce à leur petit salaire. Elles étaient très belles comme le sont toujours nos Catalanes, et faisaient donc chavirer les coeurs des jeunes hommes, bourgeois de la ville, commerçants, militaires ou voyageurs de passage.

L’artiste peintre Diodore Rahoult (1819-1874) nous précise lors de son passage à Perpignan en 1842 l’ambiance qui règne dans la capitale roussillonnaise :

-« Oh ! Je voudrais avoir un crayon de feu pour graver en lettres ineffaçables ces quelques lignes, je voudrais pouvoir dépeindre ces blancs visages de jeunes filles avec leurs yeux noirs et assassins, leurs bouches souriantes, ces sourcils noirs et arqués, ce cou d’une finesse étonnante, ce contour du menton, du visage… Oh ! Ceci est très admirable, devrais-je dire, j’ignore si plus tard je verrai mieux mais toujours est-il que jamais en ma vie je n’ai vu de si jolies femmes, et réunies en aussi grand nombre. Et cela parmi les grisettes et les paysannes. Oh ! Que j’aime ce petit filet de cheveux noir qui se colle sur ces joues d’une blancheur mate et polie comme l’ivoire. Oh ! Je me souviendrai des femmes d’Arles (en Provence) et de Perpignan. Et puis il faut les voir, ces beautés, dansant (à) la catalane sur la place au son d’une musique pyrénéenne. Le hautbois, le flageolet et le tambourin jouent un grand rôle. Dans la ville circulaient des costumes de toutes sortes, des espagnoles avec leur mantille, des zingaras (gitanes) avec leur mouchoir sur la tête, les roussillonnaises les unes tantôt avec un capuchon blanc ou noir, les autres avec leurs petits bonnets blancs. En ai-je assez dit des femmes de Perpignan ? Oui car je finirais par ne plus finir, L’enthousiasme m’emporte mais c’est assez. Oh ! Perpignanaises, je rêverai à vous, c’est sûr. Votre aspect a presque rendu fou non seulement moi, mais mes compagnons de route. Partout des jolies femmes ! Dans les rues sales et noires, vous voyez un petit bonnet national, un cou blanc et effilé, vous vous retournez et vous êtes sûr que c’est une jolie femme. »

 

 

Les deux dernières visites d’août permettront d’aborder d’autres époques :

-Vendredi 21 août : La Belle Epoque d’Albert Bausil (1881-1943) et de ses amis

Né d’un père audois et d’une mère catalane, Albert Bausil rayonna sur la vie culturelle et artistique de Perpignan, dans la première moitié du XXe siècle. Il fut l’épicentre d’une poésie roussillonnaise évocatrice des beautés de la terre catalane. Nous entendrons aussi des poésies de ses ami(e)s Henry Noell, Carlos de Lazerme, josep Sébastià Pons, Marie Affre-barrere…

-Vendredi 28 août : Un poète céretan méconnu, Pierre Camo (1877-1974)

Poète trop injustement oublié, Pierre Camo, natif de Céret, a notamment reçu le grand Prix de l’Académie Française. Sa poésie claire et vigoureuse est marquée par l’amour de la terre natale, lui qui a dû la quitter pour une carrière dans l’administration coloniale à Tananarive.

-Rendez-vous à 17h 45, à l’entrée du Square rue Ramon Llull pour la billetterie ou bien à l’Office de Tourisme à la Loge de Mer.

Durée 45mn, tarif : 5€/personne, gratuit pour les moins de 10 ans.