Suzanne Ferrer fait partie de ces artistes à la discrétion élogieuse. Sa vie d’artiste l’a conduite aux quatre coins de l’Europe, et même au-delà : expositions permanentes ou éphémères à Toulouse, à Paris, à Barcelone bien sûr, mais également en Principauté d’Andorre, en Corse à Ajaccio, aux USA à Sarasota (Floride), au Costa Rica et, actuellement, en Italie, plus précisément à Florence, très exactement dans la célèbre Galerie Tobianart située dans la célèbre Via Maggio ! L’une des adresses culturelles parmi les plus prestigieuses – et les plus courues –  au monde.

Son histoire, sa vie d’artiste, ses itinéraires, font partie de ces pépites qui forgent l’identité et le dynamisme d’un peuple, d’un territoire. Peu importe ses influences, ses tendances, Suzanne Ferrer s’est bâtie un esprit, elle a trouvé son chemin au beau milieu d’une jungle artistique dans laquelle il faut bien l’admettre on rencontre souvent tout et rien, tout et son contraire, à boire et à manger essentiellement mais fort heureusement pas uniquement. C’est là, à ce moment-là, qu’entre en scène Suzanne Ferrer : avec sa voie, son espace, elle hisse ses couleurs sous une nouvelle lumière comme un conquistador autrefois levait les voiles pour partir à l’Aventure, pour aller défricher d’autres horizons.

Ses voiles, ou plutôt ses toiles sont d’une nature généreuse, source d’inspiration propice à un épanouissement personnel le temps d’un regard, d’un clin d’oeil, d’un froncement de sourcil, d’une bataille de cils, dans lequel nous engouffre sa peinture sans pour autant nous isoler du reste du Monde. Ses portraits, ses paysages, ses natures mortes, etc., ses traits hauts en couleur(s), portent la marque de fabrique d’une artiste inclassable, ou plutôt splendidement détachée d’un environnement kultureux à bout de souffle.

Si pour certains il faut “lire pour vivre”,  pour Suzanne Ferrer il faut “peindre pour mieux vivre”. On sent une grande exigence chez elle. Au bout du pinceau, de son pinceau, il y a de l’émotion, de la tendresse, de l’obsession aussi au détour d’une exploration caustique, un soupçon de spiritualité parfois, tout un cheminement qui nous entraîne vers sa peinture.

Pour “La Maison de la Catalanité” à Perpignan, elle expose près de 80 tableaux répartis sur cinq thèmes qui composeront donc sa rétrospective, une rétrospective inédite de son oeuvre, certes, et spectaculaire par son volume. Les amateurs du genre vont être bluffés, à n’en pas douter, même parmi les supporters les plus convaincus de l’artiste qui vont découvrir là certains tableaux que la critique littéraire n’avait pas encore sortis de l’ombre.

 

L.M.