L’autre vendredi, en soirée, une vingtaine d’amis d’Olivier Ferrand se sont retrouvés en baie de Paulilles, entre Port-Vendres et Banyuls-sur-Mer, pour lui rendre un dernier hommage, une rose à la main jetée dans la Méditerranée en pleine nuit…

Paulilles : un lieu, une table, des gens, des émotions qu’il affectionnait particulièrement et qu’il venait retrouver à la première occasion. C’était, pour lui, disait-il, “une manière indispensable, vitale, de venir se ressourcer”.

Deux chefs d’entreprise rivesaltais, Raymond Mitjavila et Laurent Gauze (et son épouse Anne), étaient présents à cette table des amis – aux côtés de Thierry Méier, Aline et Jean Capallère, Jean Xech, Maryse Avalone, Valérie et Philippe Gandilhone, Anne-Marie Dentella, Patrick, Romane, Kiky Fons, Nelly et Guy Almayrac, M. Chaudemanche-Vianney… – deux personnalités locales qui ont tenu à livrer quelques souvenirs et traits de caractère d’ Olivier Ferrand, élu député socialiste de la 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône, le 17 juin 2012, et terrassé par une crise cardiaque à l’issue de son jogging matinal, le 30 juin suivant, dans son fief familial de Velaux (13)…

C’est Raymond Mitjavila qui s’exprime

“La première fois que j’ai rencontré Olivier, c’est à l’Aéro Club du Roussillon dont j’assurais à l’époque la Présidence. Olivier venait s’inscrire pour obtenir son brevet de Pilote et durant notre entretien préliminaire il a reçu plusieurs appels téléphoniques, ce qui avait le don de m’énerver. Voyant cela, Olivier m’a aussitôt indiqué qu’il travaillait à la Préfecture et qu’il était obligé de répondre. Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris qu’il y avait un rôle important.

Olivier, très studieux posait toujours beaucoup de questions aux Pilotes du Club et particulièrement à l’Instructeur Gendarme qu’on lui avait affecté et avec qui d’ailleurs il s’entendait parfaitement. A tel point qu’à l’occasion d’une manifestation en Préfecture il nous avait invités, son Instructeur et moi-même. Dès que nous sommes entrés dans le salon principal, le Commandant de Gendarmerie a foncé sur l’Instructeur Gendarme en lui demandant ce qu’il faisait en ce lieu. Olivier est intervenu immédiatement en lui indiquant que l’Instructeur Gendarme et moi-même étions des invités personnels du Préfet !

Olivier, n’avait peur de rien. Une autre fois une Ministre de passage à Perpignan voulait se rendre à Font Romeu. Olivier me demande de préparer 5 petits avions pour emmener le Ministre et sa suite sur la montagne. Arrivés sur le terrain de Sainte Leocadie, plusieurs voitures officielles viennent recueillir Ministre, Préfet et suite, et nous restons plantés auprès de nos avions. 20 minutes plus tard nous voyons arriver un minibus avec Olivier qui venait nous récupérer pour déjeuner avec la Ministre !

Un autre jour Olivier me demande de faire voler ses parents qui habitent Marseille et qui commencent à s’inquiéter des amis de Perpignan mais surtout de la nouvelle passion qu’affectionnait leur fils pour le pilotage. Je prépare donc le bimoteur 340 (6 places) et nous voila partis au dessus des Pyrénées et là Olivier en place droite prend le manche et montre à ses parents la facilité d’évoluer en plein ciel. Nous redescendons sur l’Aéroport et ses parents à moitié rassurés s’en retournent chez eux à Marseille.

Marseille que nous retrouvons un beau jour de juillet pour le mariage. Là également Olivier est toujours très attentionné avec tous et particulièrement avec ses amis de Perpignan dont nous sommes fiers de faire partie, Laurent et moi.

Ensuite vient le chapitre politique quand Olivier décide de faire carrière chez les catalans, ce qui relève d’une mission quasi impossible. Nous essayons de le conseiller au mieux en fonction des connaissances de chacun mais cela s’avère très difficile du fait des élus en place avec qui nous entretenons aussi de bonnes relations et de l’extrême jeunesse d’Olivier.

Voici, les principales images que nous retenons d’Olivier comme d’un garçon passionné, très humain, fidèle en amitié et doté d’une intelligence peu commune. Notre seul regret de ne pas l’avoir suffisamment averti de certaines fréquentations locales car il avait trop tendance à faire confiance !!!”.