Projet porté auprès du préfet des Pyrénées-Orientales, Philippe Chopin, par les maires des communes Le Barcarès, Torreilles, Saint-Marie, Canet-en-Roussillon, Saint-Cyprien et Argelès-sur-Mer.
Préambule

Après une période de confinement de près de deux mois, l’Etat a pris la décision de « déconfiner » notre pays :
-De manière progressive
-Selon des modalités variables à l’échelon local « département par département », « commune par commune »
-En confiant au couple préfet-maire un pouvoir d’appréciation pour adapter les mesures aux contextes locaux avec pragmatisme.
Dans sa déclaration du 7 mai, le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré que la règle générale concernant les plages restait la fermeture, tout en précisant que le préfet pourra autoriser l’accès aux plages sur demandes des maires. La déclaration du Premier ministre place le couple préfet-maire au cœur du dispositif.
La question qui nous intéresse ici est l’ouverture des plages aux publics, ici au pluriel, car il existe différents usagers des espaces maritimes :
-Les baigneurs (qui ont des typologies différentes : nageurs, familles avec enfants, personnes âgées, groupe d’adolescents…)
-Les bronzeurs (ainsi désignés ceux qui veulent d’abord profiter du soleil)
-Les sportifs (Véliplanchistes, Kitesurfers, paddle…).
Dans ce registre, doivent également être considérées les concessions de plage.
En revanche, la question de la plaisance doit faire l’objet d’une réflexion différente.
Cette question est essentielle ! D’une part, l’accès aux plages correspond à une réalité sociale pour les habitants des villes concernées (à court terme). D’autre part, l’ouverture des plages aux publics dépendra l’activité touristique de nos villes (à moyen terme). Sans plages, l’activité économique tirée par le tourisme sera catastrophique avec des conséquences sociales très importantes.
Bien entendu, l’ouverture des plages doit s’inscrire dans la politique générale de déconfinement : l’information, la prévention, le contrôle ; le maintien de la distanciation physique ; l’application des gestes barrières ; la limitation de l’effectif

L’adaptation au contexte local

La côte sableuse entre Argelès-sur-Mer et Le Barcarès offre cet avantage d’être longue et large de manière générale. Cette côte offre une cohérence géographique et typologique.

Même au plus fort de l’été, par très forte fréquentation, il est rare que tout l’espace soit occupé !

Les maires prendront toutes les mesures pour empêcher les phénomènes de resserrement et d’attroupement les superficies des plages étant conséquentes.

De manière progressive

Les usages des plages sont envisagés de manière progressive.

Le plus tôt possible après le 11 mai, une ouverture des plages pour les marcheurs, les sportifs et les nageurs pourrait être envisagée.
Cela implique que ne seront pas admis les bains de soleil (pas de serviette sur la plage).

A la fin du mois de mai, le préfet et les maires feront un bilan de l’ouverture des plages à ces catégories d’usagers. Ils décideront alors ensemble, après cette période d’activités dynamiques, de la possibilité de permettre des activités statiques et notamment le bain de soleil (serviette étalée sur la plage).

Les effectifs étant réduits au mois de juin, a fortiori cette année du fait de la limitation des déplacements, cette période constituera une période « test » quant au respect des gestes barrières et la distanciation physique.

A la fin du mois de juin, le préfet des P-O et les maires du littoral roussillonnais valideront les dispositifs pour accueillir les usagers sur plage dans les meilleures conditions de sécurité sanitaire.

L’information, La prévention, le contrôle

Les maires prendront toutes les mesures : informatives, préventives et coercitives pour faire respecter les règles de distanciation et les gestes barrières

Information :

-des flyers seront distribués à la population sur les bons gestes
-des panneaux informeront les usagers aux accès plages
-les consignes seront affichés aux postes de secours
-les réseaux sociaux relaieront ces informations.

Prévention :
-des équipes municipales sensibiliseront aux accès à la plage (là où cela est possible)
-des équipes municipales circuleront sur les plages pour vérifier les bonnes pratiques
-les offices du tourisme rassureront les vacanciers sur la plage « sans danger ».

Contrôles :
-nomination d’un référent COVID
-recrutement de personnel saisonnier (ASVP)
-sanction en cas de non-respect des gestes barrières.

Le maintien de la distanciation physique

La règle sera la séparation entre groupes de 2 mètres.
Il semble évident que les usagers de la plage n’auront pas envie d’être les uns sur les autres. A ce titre, il sera appelé à la responsabilité individuelle de chacun.

Les groupes ne pourront être formés de plus de six individus.

Les gestes barrières

Le respect des gestes barrières est essentiel pour lutter contre la prolifération du virus. Outre les gestes barrières classiques :
-se laver les mains régulièrement
-ne pas avoir de contact physique
-utiliser un mouchoir jetable (à ne pas abandonner sur la plage).
Les maires proposent également de :
-d’interdire les activités susceptibles de transmettre le virus (vente ambulante)
-de distribuer des cendriers de plage pour éviter le jet de mégots dans le sable
-d’installer des robinets avec savon aux abords des postes de secours ou clubs de plage
-de réglementer selon les secteurs et selon les horaires, les jeux de bord de mer (interdiction des 3 m de plages).

Limitation de l’effectif

Le constat est que, à de rares exceptions, les plages ne sont jamais totalement occupées. Ceci est dû à leur configuration : longue et large.

Le contexte local est ici favorable.

Toutefois, dans les secteurs denses si le contexte l’exige, les maires restreindront l’accès à la plage en fixant un maximum de personnes susceptibles d’être présentes simultanément, un « numerus clausus ».

L’accès sera ici géré par des personnels de la mairie.

Les concessions de plage
Les concessions de plage ont un rôle à jouer quant à l’accueil des usagers de la plage. Elles ont la capacité à gérer l’occupation de l’espace et le respect de la distanciation.
L’installation des transats et autres lits de bain de mer devra se faire de manière à respecter les règles de non propagation du virus. Les transats et autres lits de bain de mer devront faire l’objet d’une décontamination après chaque utilisation (par un virucide) et devront rester inoccupés au moins 30 mn.
Les utilisateurs devront déposer leur serviette sur les transats et autres lits de bain de mer.
Considérant la faculté gérer l’espace placé sous leur responsabilité, peut-être serait-il judicieux de réfléchir, cette année à titre tout à fait exceptionnel et dérogatoire, au doublement de la capacité des transats et autres lits de bain de mer pour les concessions de plage.

Les maîtres-nageurs sauveteurs
La surveillance de la plage sera assurée selon les pratiques dans chaque commune.
Sans interférer sur la mission première de secours des maîtres-nageurs sauveteurs, un rôle d’observation pourrait leur être confié pour alerter les agents municipaux en cas de non-respect de la distanciation physique ou des gestes barrières.