(Communiqué)

 

 

La plupart des cours d’eau et des agouilles qui traversent le territoire de la commune d’Argelès-sur-Mer sont à sec !

 

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Préfecture, Perpignan.- Depuis la fin du printemps, le département fait face à un épisode de sécheresse qui ne cesse de s’intensifier. Le manque de pluie, conjugué aux températures exceptionnelles des mois de mai et juin, avait nécessité la prise de mesures de restriction des usages de l’eau dès le début de l’été qui ont été renforcées par la suite.

Le mois de juillet a été encore davantage marqué par les fortes températures, l’absence de précipitations et le vent, qui ont eu un impact notable sur la situation des cours d’eau et l’état des nappes d’eau souterraines. L’assèchement des sols continue ainsi sa progression après plusieurs semaines sans précipitations significatives.

De ce fait, les faibles pluies qui touchent le département ruissellent et ne pénètrent pas dans les sols, ne permettant pas de recharger durablement les rivières et les nappes. Seules des pluies durables permettraient d’inverser la sécheresse déjà engagée.

L’ensemble des cours d’eau du département est désormais concerné par cette pénurie. L’impact sur les écoulements est le plus visible sur les petits affluents qui présentent de nombreux assecs et des niveaux bas, généralement atteints en fin de saison estivale, synonymes de l’accélération de la sécheresse dans les Pyrénées-Orientales.

Le niveau des nappes phréatiques reste également préoccupant sur plusieurs secteurs et s’aggrave nettement sur les secteurs Tech et Têt. Les nappes pliocènes qui sont les plus profondes et avec la meilleure qualité, ont dépassé les seuils de crise. Or, ce sont celles qui se rechargent le plus lentement ; et une baisse trop importante cette année aurait des conséquences pluriannuelles sur leur niveau de remplissage. L’état des ressources en eau du département mobilise fortement l’ensemble des partenaires impliqués dans sa gestion, notamment les collectivités, usagers, experts et l’État. Ceux-ci, réunis au sein du comité départemental ressource en eau le 26 juillet sous l’autorité de Monsieur le Préfet, ont examiné l’état actuel de la ressource en eau et partagé le constat d’une situation très préoccupante qui nécessite des efforts collectifs de la part de toute la population, particuliers comme professionnels.

Au vu de la situation hydrologique et des prévisions météorologiques ne permettant pas d’envisager une amélioration significative, éléments partagés au sein du comité ressource en eau, le préfet des Pyrénées-Orientales a décidé, en application du Code de l’Environnement, de limiter certains usages de l’eau afin de préserver la ressource pour assurer notamment les besoins essentiels dans les mois à venir. Pour les ressources qui sont dans les situations les plus tendues, soit dix secteurs du département (voir carte ci-jdessus), les usages de l’eau font l’objet de restrictions.

Sur les nappes du secteur Aspres-Réart, Tech et Têt ainsi que sur les eaux superficielles du bassin versant du Tech et de l’Agly amont, des mesures de restrictions sont également effectives et conduisent, pour les usages non essentiels, jusqu’aux interdictions détaillées en annexe I.

Les usages agricoles y sont réduits de 50 %. Sur les nappes du secteur Côte Nord ainsi que sur les eaux superficielles des bassins versants amonts de l’Aude, de la Têt et du Sègre, les mesures de restrictions effectives conduisent, pour les usages non essentiels, jusqu’aux interdictions détaillées en annexe II.

Les usages agricoles y sont réduits de 25 %. Les faibles niveaux piézométriques des autres secteurs de nappes, ainsi que les faibles débits constatés sur les différents bassins versants du département nécessitent la mise en place de mesures de vigilance décrites en annexe III.

Quel que soit le niveau des mesures de restrictions, les usages industriels ainsi que les conditions d’intervention des gestionnaires sur les réseaux et ouvrages d’eau potable et d’eaux usées demeurent aussi encadrés. Au-delà de ces mesures, les utilisateurs sont tous appelés à adopter un comportement responsable et économe en matière d’utilisation de l’eau.

Des campagnes de contrôle du respect de ces mesures sont régulièrement conduites par les services de l’État. Les modalités de mise en œuvre de toutes ces mesures ainsi que la liste des communes concernées sont précisées dans l’arrêté préfectoral consultable sur le site internet des services de l’État dans les Pyrénées-Orientales à l’adresse suivante : https://www.pyrenees-orientales.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-eau-risques-naturels-et-technologiques/Eau-et-Peche/Reglementation-de-l-Eau/Ressource-en-eau/Mesures-de-restrictions/Preservation-de-la-ressource-en-eau

Compte-tenu de l’évolution rapide de la situation, un prochain comité ressource en eau se réunira au cours du mois d’août; si l’évolution de la situation le justifie, des mesures complémentaires seront alors mises en place.

 

 

Annexe I : mesures correspondant au niveau d’alerte renforcée

Les usages suivants sont interdits :

• Le prélèvement de l’eau pour le remplissage des piscines privées à usage unifamilial, exception faite de la première mise en eau après construction du bassin. Cela ne concerne pas les appoints en eau nécessaires au cours de la saison quelle que soit la ressource mobilisée ;

• Le prélèvement d’eau en vue du remplissage ou du maintien du niveau des plans d’eau de loisirs à usage personnel ;

• Le lavage des véhicules hors des stations professionnelles sauf pour les véhicules ayant une obligation réglementaire (véhicules sanitaires ou alimentaires, véhicules de secours et de pompiers) ou technique (bétonnière …) et pour les organes liés à la sécurité ;

• Le fonctionnement des fontaines publiques en circuit ouvert ;

• Le nettoyage des terrasses et des façades ne faisant pas l’objet de travaux ;

• Le lavage des voiries sauf impératif sanitaire et à l’exclusion des balayeuses laveuses automatiques ;

• Le lavage des bateaux, hors professionnels lors de travaux sur zones de carénage ;

• L’arrosage des pelouses, des ronds-points, des espaces verts publics et privés et des jardins d’agrément. Ne sont pas concernés : les plantes en pots, les travaux de génie végétal et de plantation de berges de cours d’eau de moins de trois ans réalisés par des établissements publics gestionnaire de rivière ;

• L’arrosage des espaces sportifs de toute nature et des terrains de golf à l’exception des « greens et départs » et des terrains de sport (limités strictement aux aires de jeu des terrains principaux) dont l’arrosage est autorisé sur une plage de 4 h et toutefois interdit de 6H à 20H ;

• L’arrosage des jardins potagers, sauf entre 20H et minuit ;

• Le fonctionnement des douches de plage publiques et privées.

 

Annexe II : mesures correspondant au niveau d’alerte

Les usages suivants sont interdits :

• Le prélèvement de l’eau pour le remplissage des piscines privées à usage unifamilial, exception faite de la première mise en eau après construction du bassin. Cela ne concerne pas les appoints en eau nécessaires au cours de la saison quelle que soit la ressource mobilisée ;

• Le prélèvement d’eau en vue du remplissage ou du maintien du niveau des plans d’eau de loisirs à usage personnel ;

• Le lavage des véhicules hors des stations professionnelles sauf pour les véhicules ayant une obligation réglementaire (véhicules sanitaires ou alimentaires, véhicules de secours et de pompiers) ou technique (bétonnière …) et pour les organes liés à la sécurité ;

• Le fonctionnement des fontaines publiques en circuit ouvert ;

• Le nettoyage des terrasses et des façades ne faisant pas l’objet de travaux ;

• Le lavage des voiries sauf impératif sanitaire et à l’exclusion des balayeuses laveuses automatiques ;

• Le lavage des bateaux, hors professionnels lors de travaux sur zones de carénage ;

• L’arrosage des pelouses, des rond-points, des espaces verts publics et privés, des jardins d’agrément, des golfs, stades et espaces sportifs de toute nature de 8 à 20H. Ne sont pas concernés : les plantes en pots, les travaux de génie végétal et de plantation de berges de cours d’eau de moins de trois ans réalisés par des établissements publics gestionnaire de rivière.

 

 

Annexe III : mesures correspondant au niveau de vigilance

Il est demandé :

• à tous les utilisateurs d’eau, d’optimiser ses consommations et de les réduire au strict nécessaire, qu’elles soient destinées à un usage privé ou professionnel ;

• aux exploitants des stations d’épuration, d’effectuer une surveillance accrue de leurs exploitations ;

• aux gestionnaires de prélèvements en eau bénéficiant d’une gestion collective et coordonnée de mettre en œuvre le niveau maximal d’économies défini dans leurs protocoles locaux de gestion ;

• aux maires et aux services gestionnaires de la distribution de l’eau potable, de réaliser une surveillance accrue de leur ressource en eau, de leurs ouvrages et en particulier du marnage de leur réservoir ;

• aux activités industrielles, agricoles et commerciales, de limiter au strict nécessaire leur consommation d’eau.