(Communiqué)

 

 

-“Lors de la réunion du 9 septembre du comité « ressources en eau », à la préfecture, la FRENE* a tenu à soutenir la demande de la fédération de pêche du département qui sollicitait du préfet une évolution de l’alerte renforcée sur le secteur Agly Amont (rivière de la Boulzane et Désix) au niveau crise, justifiée par l’observation et le constat fait sur l’état de ces rivières et de la faune piscicole

 

Alors que le secteur est peu agricole, la demande n’a pas été retenue. Le préfet des Pyrénées-Orientales, également préfet coordinateur de bassin, a décidé de maintenir ce secteur en simple alerte renforcée. Ce n’est pas le cas du département voisin de l’Aude où le préfet n’a pas hésité à classer au niveau crise le secteur situé sur le même bassin versant. La solidarité entre l’amont et l’aval prévue dans les textes n’est tout simplement pas respectée.

Par ailleurs, la FRENE constate, encore une fois, la situation catastrophique du Tech dont les relevés piézométriques confirment que ce secteur relève toujours du niveau crise dans les chiffres, mais il n’est maintenu toutefois qu’en alerte renforcée, et ce depuis le 18 juillet. Dans ces conditions il n’y aura pas d’amélioration possible du niveau de la nappe phréatique courant septembre vu les prévisions pluviométriques annoncées.

La fédération a mis en avant lors des deux derniers comités l’absence de connaissances précises sur les prélèvements des plus gros irrigants agricoles, notamment ceux concernant les forages dans les nappes. Dès lors, quel crédit peut-on accorder au satisfecit préfectoral sur des économies de 70 % réalisées par les irrigants agricoles en l’absence de chiffres précis de l’administration et même de la chambre d’agriculture ?

Par ailleurs, les forages des particuliers non déclarés et pointés du doigt par la chambre d’agriculture comme étant une des causes de la pénurie, bien que condamnables, ne représentent dans la masse qu’environ 3 % des prélèvements d’eau brute et alors même que les prélèvements pour l’agriculture et l’eau potable représentent à eux seuls 80%. (Chiffres SAGE de la Plaine)

L’acquisition de cette connaissance des prélèvements devrait être mise en place rapidement par la chambre d’agriculture et les services de l’Etat . Cela permettrait de manière hebdomadaire, en période de crise, d’avoir les relevés des compteurs des forages déclarés. Bien qu’ils relèvent d’une disposition réglementaire, certains d’entre eux n’en sont toujours pas équipés. Nous constatons le chemin qui reste à faire pour en finir avec les mauvaises pratiques, dans l’intérêt de tous et pour une meilleur gestion et partage de la ressource.

Dans certains départements, et après l’assèchement de certains cours d’eau par l’excès d’irrigation agricole, cette connaissance des prélèvements s’est traduite par la mise en place de compteurs intelligents en télérelève, tels qu’ils existent déjà pour les particuliers avec l’eau potable. Cette connaissance des prélèvements est aujourd’hui indispensable afin de juger de l’efficacité des mesures structurelles, certes inexistantes à ce jour, mais qui doivent pourtant être mises en place. Allons-nous continuer lors des prochaines sécheresses à faire des entorses au cadre réglementaire ?

Les sécheresses seront la norme et non plus l’exception. Les changements climatiques vont engendrer une baisse d’environ 25 % d’eau disponible d’ici 2050. Alors agissons rapidement dans un cadre réglementaire rénové !”.

 

*Fédération pour les Espaces Naturels et l’Environnement (Pyrénées-Orientales) :   Membre de France Nature Environnement. Siège social : FRENE 66 – 16, rue Petite-la-Réal 66000-Perpignan. Tél. 04 68 34 98 26 Mail : frene66@gmail.com