(Communiqué)

 

“L’un des plus gros scandales de pollution dans les Pyrénées-Orientales est en train d’être traité dans la discrétion administrative habituelle lorsqu’elle pourrait mettre en cause des responsables politiques

 

L’affaire, bien que connue, n’a refait surface que lors de la crue du Tech en 2020. Depuis lors les déchets ménagers et autres stockés illégalement dans le lit mineur du fleuve partent à la mer, entraînant une pollution conséquente tant visuelle qu’organique.

L’enquête publique, d’une durée de quinze jours seulement, a pour objet de présenter un dossier pour résorber la décharge mais surtout pour effacer les responsabilités des collectivités. Le financement est assuré pour 66% par le Plan « France Relance » – ce qui est un scandale de plus – soit 750 000 € que la commune de CERET aurait pu utiliser pour l’amélioration énergétique des équipements sportifs ou pour développer une alimentation plus saine et durable dans les cantines scolaires.

Des trous dans la raquette

Le premier trou est un véritable gouffre : il n’y a pas d’évaluation environnementale dans le dossier au motif que ces braves gens de la mission régionale environnementale n’ont pas trouvé la rubrique correspondante dans le code de l’environnement qui pourrait s’approcher de ce type d’opération.

On s’interroge : ne faudrait-il pas retenir alors une rubrique du même code, l’article L.216-6 réprimant la pollution des cours d’eau ? Au moins les responsables auraient eu à procéder à la restauration du fleuve à leurs frais.

Le dossier s’évertue à partir des sondages à classer les déchets stockés dans la rubrique des déchets inertes non dangereux alors qu’il apparaît des taux de carbone organique très supérieurs au seuil de dangerosité dans certains échantillons. Conclure que la moyenne reste inférieure aux teneurs seuils des déchets non dangereux n’est pas sérieux. Le tri doit écarter ces déchets dangereux du reste.

La prétention de valoriser ces déchets dans une installations de stockage de déchets non dangereux est donc mise en cause, d’autant plus que ce centre ISDND est à trouver.

Nous demandons :

1- L’ouverture d’une enquête judiciaire sur les origines et les responsables de cette pollution.
2- A ce que le financement de la dépollution soit à la charge totale des collectivités qui ont contribué à alimenter la décharge en ordures ménagère et autres.
3- Une évaluation environnementale prenant en compte le site qui est classé en zone spéciale de conservation Natura 2000 et dans la zone d’intérêt écologique faunistique et floristique de la Vallée du Tech
4- Un chantier test afin de déterminer la nature exacte des déchets et un traitement adaptés des déchets inertes dangereux”.