Ci-dessous, la note de conjoncture sur la situation des entreprises du Tourisme dans les Pyrénées-Orientales rédigée par la Chambre de Commerce et d’Industrie des P-O (CCI’66).

 

(illustration @archivesfamilleSannac – Banyuls-sur-Mer)

 

 

“Comme vous pourrez le constater à la lecture de la synthèse spécifique au secteur du Tourisme de l’enquête COVID-19 (Coronavirus) jointe à ce message, ce secteur est et sera particulièrement impacté par cette crise sanitaire, nos constats, commentaires et propositions sont les suivants :

 

Les entreprises sont en pleine préparation de la saison

Les professionnels du tourisme notamment les professionnels de l’hôtellerie de plein air sont en pleine préparation de la saison et doivent faire face à plusieurs difficultés

en externe : les entreprises qui devaient effectuer les travaux sont fermées

en interne : les salariés sont au chômage partiel et en confinement, le dirigeant se retrouve parfois seul pour préparer et finir les travaux de l’établissement pour la saison.

Report ou remboursement des séjours de mars et avril / arrêt des réservations pour la saison

Les séjours d’avril ont été reportés ou annulés pour certains avec le remboursement des arrhes.

Les hébergements traditionnels et de plein air, gites et chambres d’hôtes sont très sévèrement touchés dans des villes thermales comme Amélie-les bains ou Vernet-les bains où les établissements thermaux sont fermés depuis la mi-mars et ont décalé leur date d’ouverture au 15/06, la majorité des curistes reportent leur cure à l’automne.

Mais pour l’ensemble des professionnels outre la perte de CA sur le mois de mars et le mois d’avril les réservations pour les séjours toutes périodes confondues (donc de la saison estivale) se sont stoppées net. Repartiront-elles après le confinement . Rien n’est moins sûr.

Or le chiffre d’affaires le plus important est loin d’être le mois de mars ou le mois d’avril pour les professionnels du tourisme !

 

 

Difficultés de trésorerie

Les petites structures n’ont pas de trésorerie d ‘avance (moins d’un mois pour certaines)

C’est parfois le seul revenu de la famille.

Les prêts de trésorerie se mettent en place mais ne sont pas encore effectifs. Les entreprises sont déjà a découvert pour certaines.

Difficultés de report de loyer avec les bailleurs privés

Les loyers constituent des revenus pour les bailleurs privés. Le report est au bon vouloir du bailleur.

Difficulté de report des paiements avec les fournisseurs

Pour les établissements qui ont fait des achats pour la saison avec paiement à 60 jours, les fournisseurs eux-mêmes dans une situation difficile n’accordent pas de délai.

Report des échéances annuelles sur 6 mois et non sur un an

Pour les prêts avec des échéances annuelles (ce qui est fréquent pour les activités saisonnières ) le report de cette échéance à 6 mois ne suffit pas . Il faudrait un report d’1 an pour ne pas fragiliser l’entreprise, dans 6 mois ce sera après la saison.

 

 

Difficultés RH

De nombreux établissements ont renoncé pour l’instant à l’embauche des saisonniers.

 

 

Fonds de solidarité

Les hébergeurs n’ont pas eu obligation de fermeture comme les restaurants par exemple dans le décret du 14 mars.

Or le fonds de solidarité de 1 500 euros sera alloué en fonction du % de perte de CA à l’instant T et T-1(en l’occurrence mars 2020 et mars 2019)

Les établissements fermés par décret obtiendront cette aide sans condition, la plus grosse perte de CA s’effectuera sur la saison estivale car il n y a plus de réservation et le confinement covid 19 sera certainement terminé.

 

 

Problématique spécifique des clubs de plage

Ce secteur d’activité, dont vous trouverez, ci-joint, une étude de poids économique, reste dans l’expectative. Le montage des structures temporaires ne pourra pas démarrer avant la fin du confinement, réduisant la période d’exploitation d’au moins un mois. Sans prolongation d’ouverture au-delà du 15 septembre, certains restaurants de plage n’ouvriront pas, réduisant ainsi l’attractivité de nos destinations.

 

 

Illustration chiffrée sur le secteur de l’hôtellerie de plein air

Le département des PO, comporte 34 836 emplacements en hôtellerie de plein air, soit une capacité d’accueil de près de 140 000 vacanciers/j, la dépense moyenne journalière d’un touriste dans le département est de 44,60 € (source : ADT66 – https://pro-tourismeadt66.com/les-depenses-touristiques) dont près d’1/4 pour l’hébergement marchand (hôtels et campings).

Ce sont près de 842 000 touristes qui séjournent dans les campings du département avec une majorité de clientèle française, soit un CA induit de près de 40M€ pour la saison.

Au total, ce sont 6,7 millions de nuitées dans l’hôtellerie de plein air pour 32 millions de nuitées dans le département.

En conclusion, on peut s’attendre à ce que la demande soit inférieure à l’offre ( baisse du pouvoir d’achat , entreprises impactées, moins de congés qui ont été pris lors du confinement, séjours plus courts …) pour la saison qui s’annonce avec le risque de guerre de prix afférent .

Cela engendrait une nouvelle crise économique au niveau des professionnels du tourisme et la fermeture d’ établissements

 

#Prenez soin de vous, restez chez vous.

 

CCI PO etude plages privees 2016

 

Synthese COVID19 – tourisme 27 03 2020 (1)

 

cellule-de-crise