Pour faire suite aux déclarations gouvernementales et aux indiscrétions parues dans la presse depuis plus d’une semaine, et à l’initiative de l’Union des Métiers de l’Industrie Hôtelière (UMIH’66), Bernard Fourcade, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Pyrénées-Orientales (CCI’66), Brice Sannac, président de l’UMIH’66, Guy Durand, président du MEDEF, Bernard Massas, président de la CPME’66 et Marc Barès, représentant du Commerce au sein de l’Union départementale Pour l’Entreprise (UPE’66) demandent à ce que “le Gouvernement clarifie au plus tôt le calendrier des réouvertures”

 

Brice Sannac, président de l’UMIH’66, a introduit la conférence en insistant sur l’importance d’une reprise rapide et pérenne avec l’ensemble des acteurs économiques du secteur tertiaire des Pyrénées-Orientales : “Nous demandons une réouverture le 13 mai. Il en va d’une question de sécurité et de salubrité publique. En effet, pour le week-end de l’ascension, notre territoire va recevoir un flux important de personnes. Comment allons-nous accueillir nos clients ? Vont-ils encore devoir manger sur les trottoirs ? Dans des chambres d’hôtels ? Cela est impensable ! Nous demandons un cap et un cadre dans des délais d’annonces raisonnables. Nous devons être en mesure d’offrir un cadre sécurisé à nos clients et à nos collaborateurs. Pour cela nous devons nous organiser en amont”.

Bernard Fourcade, président de la CCI des Pyrénées-Orientales, après avoir souligné toute l’importance du secteur de l’hôtellerie restauration dans notre département, fait part de sa crainte sur le manque de visibilité. Les entreprises doivent être prévenues de la date de réouverture dans des délais raisonnables : « Une ouverture ça se prépare. Si le démarrage n’est pas réussie c’est toute la saison qui en subira les conséquences. Nous avons besoin d’objectifs clairs, sinon toute la mécanique risque d’être dérèglée. La CCI apporte actuellement un important soutien psychologique aux chefs d’entreprise. Le moral est affaiblie. Il est vital pour les chefs d’entreprise de leur donner un cap clair et précis. Il faut souligner l’importance des mesures que le gouvernement à mis en place. Ceci dit, une entreprise est faite pour vivre de ses recettes et pas de subventions ».

Bernard Massas, président de la CPME 66 regrette pour sa part le manque de respect de nos gouvernants : « Pour nos PME/TPE, nous nous devons d’avoir des informations claires. Pour être opérationnels, nous devons être prévenus assez tôt de notre date de reprise. Même si l’on peut effectivement être satisfaits des mesures de soutien, ce que j’attends de nos gouvernants c’est qu’il nous donne maintenant un espoir, une dead line pour pouvoir reprendre, pour rappeler et remobiliser nos collaborateurs, faire vérifier les dispositifs d’hygiène et de sécurité. Il faut donner des objectifs. Nous demandons un délai de prévenance d’au moins une semaine voire 10 jours avant la date de reprise ».

Marc Barès, représentant du Commerce au sein de l’UPE’66, souligne qu’en France le commerce représente 2 millions de salariés dont 900 000 ne travaillent plus à ce jour : « Dans les P-O, 4 900 magasins sont fermés, 11 000 salariés sont sans activité, alors que les produits de nos magasins fermés car dit « non-essentiels » se vendent sur le net… Il est pourtant prouvé que nos commerces ne sont pas les lieux de développement de la propagation du virus. Il y a la une incohérence mathématique. Nous avons une problématique de saison dans nos commerces. Nous venons de cramer la moitié de la saison. Tous les jours sont comptés. Nous maitrisons nos protocoles. Tout s’est très bien passé à Noël. Nous avons besoin de temps pour préparer nos réouvertures. Nous avons effectivement pu bénéficier de mesures de soutien, mais on ne peut plus fonctionner qu’avec du chômage partiel. Nous sommes impactés dans notre trésorerie, nos stocks, auprès des bailleurs, des franchises , des fournisseurs etc.”
Et Marc Barès de poursuivre : “Certaines PME du commerce de détails n’ont rien perçu en dehors du chômage partiel car restés sans décret, malgré 6 mois de fermeture avec des frais fixes, des stocks, des loyers qu’il faut payer. Nous avons besoin d’aides sur les coûts fixes, les loyers ainsi que sur la dépréciation de nos stocks. Nous demandons une fiscalité juste. Il n’est pas normal de payer la taxe foncière, la taxe sur les enseignes ou encore la taxe sur les ordures ménagères alors que nos commerces sont fermés ! Même si nous sommes conscients que les collectivités font face elles aussi à des difficultés financières, nous ne pouvons pas être la variable d’ajustement. Notre fiscalité doit être allégée. Nous devons ouvrir le 13 mai avec l’espoir d’un regard plus bienveillant sur notre monde économique. »

Pour conclure, Brice Sannac insiste sur le fait que les outils de travail sont en danger : “Nous espérons une réouverture avec le protocole renforcé du mois d’octobre. Nous sommes dans l’attente de précisions. Les grands oubliés de cette crise sont les dirigeants, qui n’ont rien perçu depuis le début de cette crise. Les dispositifs de soutien ont été pensé pour les collaborateurs, pour les entreprises mais absolument rien pour les dirigeants. Les patrons de discothèque se retrouvent sans aucune source de revenus depuis quatorze mois maintenant… “.